« Nous courons droit au désastre, et personne ne semble capable de ralentir les choses », désespère Rob Jackson. Le professeur en sciences du système terrestre à l’université Stanford réagit à la publication lundi 25 mars d’une nouvelle étude montrant que les émissions de dioxyde de carbone ont battu de nouveaux records en 2018. Les besoins en énergie ont augmenté de 2,3 % au cours de l’année, marquant la croissance la plus rapide des dix dernières années, rapporte le Washington Post.
C’est pour répondre à cette croissance que les pays continuent de se tourner vers les énergies fossiles, qui comblent encore près de 70 % de la demande, fait savoir le rapport de l’Agence internationale de l’énergie. Les émissions de gaz à effet de serre liées aux besoins en énergie ont ainsi augmenté, pour atteindre un record de 33,1 milliards de tonnes en 2018. « Tout cela reflète le fait que dans le monde entier, les politiques climatiques, malgré quelques progrès limitées, restent terriblement inadéquates », estime Michael Mehling, directeur adjoint du Centre pour la recherche énergétique et environnementale du MIT (Massachusetts Institute of Technology).
« La croissance des énergies fossiles reste supérieure à celle de toutes les énergies renouvelables », déplore de son côté Rob Jackson. D’après les chercheurs, peu de pays respectent les engagements pris dans le cadre des Accords de Paris sur le climat. « Nous allons au devant de sérieux problèmes. Les conséquences climatiques sont catastrophiques, et je n’utilise pas un mot comme celui-ci très souvent », prévient le scientifique.
Source : The Washington Post