Le comportement des fourmis modifie clairement la composition des forêts tropicales dans lesquelles elles vivent. Leurs tas d’ordures, principalement composés de feuilles coupées, émettent en effet des quantités importantes d’oxyde nitreux, un puissant gaz à effet de serre, rapporte une étude de la Royal Society publiée le 2 janvier 2018. Ces fourmis coupe-feuille, principalement présentes en Amérique centrale et du Sud, aspirent la sève des feuilles et les utilisent pour nourrir le champignon qui pousse dans leurs nids.
Dans les résultats de ses recherches, l’entomologiste Fiona Soper révèle que ces fourmis peuvent déplacer chaque année jusqu’à 8 % du feuillage forestier vivant. Une activité qui a un impact direct sur « la fonction et la structure de la forêt », assure-t-elle. Elles ont en effet mis au point un système de décharge où sont entreposés leurs déchets, tels que les champignons morts, les feuilles en décomposition et les cadavres de fourmis. Le tout forme une sorte de compost qui libère le fameux gaz toxique.
L’équipe de chercheurs estime ainsi que 350 grammes d’oxyde nitreux sont produits chaque année par hectare à cause des fourmis. Une émission qu’ils comparent à celles des « systèmes techniques, tels que les réservoirs de traitement des eaux usées ». Fiona Soper précise tout de même à tout hasard que l’activité des fourmis coupe-feuille, au contraire de la nôtre, n’aura aucune influence sur le climat mondial.
Sources : Royal Society