C’est officiel, il y aura bien un cinquième volet d’Indiana Jones. De l’avis de beaucoup, ça fait deux de trop, mais d’un autre côté il y aurait pu y en avoir bien plus. Seulement voilà, avant Disney et ses passe-droits en forme de bulldozers – la compagnie a racheté les droits de la franchise en 2012 –, il fallait l’accord unanime de trois personnes pour réaliser un film Indiana Jones : George Lucas, Steven Spielberg et Harrison Ford. Sans cela, pas de film (Le Royaume du crâne cristal était donc un enfant désiré, qu’on se le dise). De ce fait, il existe plusieurs volets d’Indiana Jones qui n’ont pas vu le jour, faute d’avoir mis tout le monde d’accord. Voici donc un tour des volets de la saga qu’on ne verra jamais.
Indiana Jones et la maison hantée
C’est celui dont on sait le moins de choses. L’une des suggestions de George Lucas pour le troisième volet des aventures de l’archéologue était de l’envoyer faire un tour dans une mystérieuse maison hantée… On ne connaît pas les détails de l’histoire, mais un scénario a été écrit à l’époque par Diane Thomas, l’auteure d’À la poursuite d’une diamant vert. C’est finalement Spielberg qui s’est opposé à l’idée, trouvant qu’elle était trop proche de celle d’un de ses précédents films, Poltergeist.
Indiana Jones et le roi singe
C’était une autre idée de Lucas pour le troisième volet de la saga, et Chris Colombus (Gremlins, Les Goonies…) a même été engagé pour écrire quelques ébauches du scénario. L’intrigue aurait débuté en Écosse, en 1937, alors qu’Indy enquêtait sur des meurtres fantomatiques. Mais elle se serait bien vite détournée en direction de l’Afrique, où le héros aurait dû affronter un paquet de nazis pour retrouver une ancienne cité abritant la fontaine de Jouvence. Jones est d’ailleurs tué dans le film, puis ramené à la vie par Tyki, un pygmée vieux de 200 ans, dans le mystérieux Jardin des Pêches Immortelles… Jones aurait été accompagné dans son périple par un de ses étudiants, une alternative amusante celle de 2008 qui n’a jamais trouvé sa place dans la saga. L’embryon de film a tout de même été jusqu’au repérage des décors, mais en définitive, Lucas et Spielberg se sont dits que l’histoire était un peu trop farfelue. À quoi il faut ajouter que le film, que Colombus avait écrit en épousant sciemment le ton de la saga, aurait coûté une fortune. « Lorsque j’ai lu le script », admet Spielberg, « je me suis senti très vieux, en tout cas trop pour réaliser un tel film. » Kate Capshaw, Steven Spielberg, George Lucas et Harrison Ford sur le tournage du second volet en 1984
Indiana Jones et les Martiens
À la suite du succès de la Dernière croisade, Lucas et Spielberg ont commencé à plancher sur plusieurs idées afin de réaliser un quatrième film Indiana Jones dans les années 1990. Parmi celles qui ont été explorées le plus avant, on trouvait Indiana Jones et les Martiens, une histoire sur laquelle Lucas a commencé à travailler dès 1993. Il a tout d’abord engagé Jeb Stuart (Die Hard, Le Fugitif) pour écrire le film avant de passer le relais à Jeffrey Boam (qui avait co-écrit La Dernière croisade). Au début du film, Indy passe tout près de se marier à la linguiste Dr Elaine McGregor. Mais le grand jour venu, McGregor monte dans une voiture et disparaît. Jones s’élance donc à sa poursuite. Il apparaît qu’elle travaille sur la découverte de corps d’extraterrestres et sur un étrange cylindre de pierre. McGregor et Indy en déchiffrent le code, qui les conduit vers une montagne, mais des espions russes sont sur leurs traces. Et tandis qu’il tente de secourir Elaine, une soucoupe volante apparaît… Le film se poursuit tout en rebondissements jusqu’à ce que les extraterrestres quittent la planète après avoir donné une bonne leçon aux méchants russes. Les extraterrestres faisaient donc partie des plans de Lucas, Spielberg et Ford depuis bien longtemps, et il semblerait que si le film ne s’est pas fait à l’époque, c’est à cause de la sortie d’Independance Day.
Indiana Jones et le continent perdu
Des rumeurs ont également fait état d’un film dans lequel Indiana Jones serait parti sur les traces de l’Atlantide. La sortie en 1992 du jeu pour ordinateur Indiana Jones et le Mystère de l’Atlantide rend la chose crédible. L’histoire voudrait que les trois compères n’aient pas réussi à s’entendre sur la façon dont faire évoluer l’intrigue, aussi n’ont-ils pas fait le film. Des rumeurs concernant le casting parlaient de Kevin Costner et de Tom Selleck, ainsi que de Sandra Bullock, qui aurait joué une étudiante en archéologie découvrant par hasard la légendaire cité perdue… mais ce ne sont que des rumeurs.
Indiana Jones et la Cité des Dieux
Il a la réputation d’être le meilleur film de la saga à n’avoir jamais vu le jour. Écrit par Frank Darabont (La Ligne verte), il avait cette fois les faveurs de Spielberg, mais pas de Lucas – bien qu’il reprenait certaines des idées d’Indiana Jones et les Martiens. Après deux ou trois versions successives du scénario, Lucas a mis son veto. Darabont a travaillé dessus entre la moitié de l’an 2000 et la fin de l’année 2003. Le scénario de Darabont se déroule dans les années 1950, où nous retrouvons un professeur Jones la cinquantaine bien tapée. Toujours partant pour les expéditions risquées, il se retrouve en possession – grâce au concours de son collègue et ami russe Youri – de l’un des 13 célèbres crânes de cristal. Oui, oui, c’est bien lui. Darabont fait revenir Marion dans le film. C’est elle qui a recruté Youri pour mettre la mains la première sur les crânes. On apprend également que Marion est mariée et qu’elle est en quête de la cité perdue des Dieux, dont le crâne retrouvé est la clé des secrets. Une fois dans la Cité des Dieux, les extraterrestres apparaissent soudain lorsque le crâne retrouvé est rattaché à son squelette. Et une fois revenues à la vie, les entités désignent Indy et ses quatre acolytes comme « les cinq élus ». Pour avoir aidé à ramener les créatures à la vie, chacun d’eux a le droit de formuler un souhait qui sera exaucé. Dans le plus pur style des Indiana Jones, certains d’entre eux font le mauvais choix et finissent par mourir dans d’atroces souffrances. Indy, lui, fait le vœu de retrouver Marion et il s’en sort. Puis tout se désintègre, la montagne s’ébranle, une soucoupe volante sort de terre et quitte l’endroit avec force fracas. Vous connaissez la chanson. Il n’est pas fait mention d’un personnage s’appelant Mutt, en revanche. Les trois hommes sur le tournage du quatrième volet Le script de Darabont a fini par atterrir sur la Toile (même s’il n’a jamais infirmé ou confirmé que c’était le sien), et ce dernier comporte de nombreuses scènes d’action trépidantes ainsi qu’une ambiance de guerre froide, matinée d’anciens nazis se joignant à la fête. Cette fois, tandis qu’il est dit que Spielberg et Harrison Ford auraient adoré l’histoire de Darabont, c’est Lucas qui n’en a jamais voulu. Darabont a confié à MTV en 2007 que le temps qu’il avait passé à travailler sur le film était pour lui « une déception considérable et toute une année gâchée ». « J’ai dit à George qu’il était fou », raconte-t-il. « Je lui ai dit qu’il avait entre les mains un script fantastique et qu’il était dingue de lui tourner le dos. Vous pouvez dire ce genre de choses à George sans lui décrocher un battement de cils. C’est l’homme le plus borné que je connaisse. » Certains des éléments du film se retrouveraient par la suite dans Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal, mais l’histoire a été considérablement réécrite par les soins de Lucas et d’autres auteurs. Nous ne savons pas ce que nous réserve la suite des aventures du professeur Jones sur grand écran, mais il sera intéressant de voir si certains des éléments de ces projets avortés atterrissent l’Indiana Jones de 2019. Source : Wikia/Dailyscript Nicolas Prouillac et Arthur Scheuer Indiana Jones en vrai. ↓