Ces chèvres perchées sont emblématiques des arganiers du Maroc. Avec précaution, elles se hissent dans les arbres pour en déguster les fruits, proches des olives. Selon le photojournaliste environnemental britannique Aaron Gekoski, ce spectacle fait la joie des touristes et certains agriculteurs peu scrupuleux l’ont bien compris. Ils placent eux-mêmes ces pauvres bêtes dans les arbres pour attirer les touristes, rapportait le Telegraph le 23 avril.
Aaron Gekoski explique qu’il menait des recherches pour une campagne visant à mettre fin aux attractions touristiques cruelles envers les animaux, quand il a entendu une curieuse histoire. « Après avoir constaté l’intérêt des touristes pour les chèvres perchées, certains agriculteurs ont décidé de tourner la situation à leur avantage à des fins lucratives », raconte-t-il. Si les petites chèvres marocaines mangent naturellement les fruits des arganiers, elles ne grimpent généralement de leur plein gré que sur les plus basses branches des arbres.
Pour quelques dirhams de plus, des agriculteurs proposent aux visiteurs de photographier l’étonnant « phénomène », alors qu’ils ont eux-mêmes forcé les chèvres à se tenir sur ces branches, parfois même sur des planches fixées à l’arbre, sans que les touristes s’en rendent compte (ou s’en soucient). Gekoski ajoute que les chèvres sont perchées sur les branches, sans eau et sous un soleil de plomb, selon des périodes de rotation. Quand elles sont épuisées après une demi-journée passée dans l’arbre, on les remplace par d’autres chèvres.
« L’exploitation de tout animal est inacceptable, en particulier lorsqu’il est utilisé à des fins de divertissement », explique Geoffrey Dennis, directeur général de la Société pour la protection des animaux à l’étranger (SPANA). « Les touristes doivent penser au bien-être des animaux impliqués dans tout type de divertissement ou d’attraction de vacances, sauvage ou domestique, et cesser de payer pour que les animaux soient maltraités. »
Source : The Telegraph