Les chauves-souris vampires, ces mignons petits rats volants qui se repaissent d’hémoglobine, peuvent nourrir leurs congénères en leur recrachant du sang dans le bouche dans une pratique qui ressemble à un french kiss. C’est ce qu’ont découvert des chercheurs de l’université d’État de l’Ohio, et ils ont constaté que la pratique crée de forts liens de solidarité entre les animaux, révèle The Independent le 20 mars.
Pour expliquer l’intensité des liens qui se nouent entre les chauves-souris vampires après ce baiser sanglant, Gerald Carter, auteur principal de l’étude, file la métaphore sportive. Après s’être échangés du sang pour se nourrir, les chauves-souris vampires ne sont plus des « étrangères » mais se comportent comme « des coéquipières qui agissent de concert pour assurer leur survie mutuelle ».
Les chauves-souris vampires se nourrissent uniquement de sang qu’elles ponctionnent sur des animaux beaucoup plus gros qu’elles, notamment sur du bétail. Pouvant rester trois jours sans manger avant de mourir de faim, elles peuvent ingérer en un repas une énorme quantité de sang. Mais ce qu’ont découvert les chercheurs, c’est qu’elles ont une autre façon de se nourrir. Cette alternative a lieu quand une autre chauve-souris vampire partage son repas, en le régurgitant dans la bouche de son congénère dans un geste semblable à un roulage de pelle.
L’étude a été menée sur 30 chauves-souris vivant dans deux régions différentes au Panama. Toutes ont été nourries sauf une, pour étudier le comportement de cette dernière. Ils ont remarqué que pendant 15 mois, plusieurs chauves-souris vampires partageaient leur sang avec celle qui n’avait pas été nourrie. Ces échanges intimes sont d’après les chercheurs « un moyen de gagner en tolérance et de renforcer les liens avec un autre individu » au sein de la communauté.
Les scientifiques vont à présent chercher à déterminer comment ces fascinants animaux choisissent leurs partenaires.
Source : The Independent