Les substances psychédéliques telles que les champignons hallucinogènes ainsi que la MDMA viennent d’être autorisées pour un usage médical au Canada, annonçait le Calgary Herald le 7 janvier.
La psilocybine ainsi que la MDMA, respectivement substances actives des champignons hallucinogènes et de l’ecstasy, sont désormais autorisées pour les personnes atteintes de « maladies mentales potentiellement mortelles » au Canada. Auparavant, ces substances étaient autorisées seulement dans des circonstances palliatives ou avec une exemption du ministère de la Santé canadien. Mais la législation canadienne vient d’être modifiée et permet maintenant l’utilisation de ces substances « au-delà des soins palliatifs ». L’idée avait été émise une première fois en décembre 2020, puis une consultation publique de deux mois a été organisée afin d’évaluer l’opinion du grand public, qui s’est avérée être largement favorable.
Cette décision a été prise notamment pour palier le manque de traitements contre les maladies mentales. La Gazette du Canada a indiqué que « de nombreux participants ont décrit l’état de santé mentale des Canadiens comme mauvais, et ils ont ajouté que les options de traitement existantes pour de nombreux troubles de santé mentale sont limitées, relativement inefficaces et/ou accompagnées d’effets secondaires négatifs ». Désormais, un médecin pourra prescrire les médicaments composés de ces substances « de manière contrôlée et individualisée », en complément d’une « thérapie conventionnelle supervisée ».
L’initiative répond également aux nombreuses études qui montrent l’apport des psychédéliques dans le traitement des maladies mentales. Le ministère de la Santé du Canada instaure ce nouveau système pour observer son efficacité à l’échelle nationale. Le Dr Robert Tanguay, qui dirige le Newly Institute de Calgary, s’est dit impatient de voir les premiers résultats. « Santé Canada voit les données et la façon dont elles montrent clairement qu’elles améliorent et renforcent la santé mentale des gens », a-t-il déclaré. « C’est un mouvement vers la légalisation, ce qui est fantastique… S’il y a jamais eu une période plus excitante pour la psychothérapie, c’était il y a des décennies. »
Une étude d’Harvard avait déjà révélé que 60 à 80 % des personnes souffrant de dépression ou de syndrome de stress post-traumatique présentaient des signes de rémission après la prise d’une de ces deux substances. Les Canadiens qui souhaitent participer au nouveau système seront traités au cas par cas.
Source : Calgary Herald