Crédits : Julio Cesar Aguilar D’après un rapport de la DEA (l’Agence de lutte contre la drogue américaine) publié le 22 mars 2016, les organisations criminelles mexicaines chasseraient sur les terres de la Colombie en matière d’héroïne. Le marché étasunien, traditionnellement dominé par les cartels colombiens, est de plus en plus investi par les groupes mexicains, ce qui met en relief les transformations les plus récentes du trafic de drogue en Amérique latine. L’officier de la DEA Louis J. Milione indique dans le rapport que les organisations criminelles mexicaines « représentent désormais une concurrence sérieuse dans les marchés de la côte est des États-Unis et dans les États Mid-Atlantic, où ils distribuent depuis peu de la brown et black tar mexicaine. Les trafiquants mexicains développent aussi de nouvelles techniques pour produire de l’héroïne en poudre planche de très haute qualité. » Par le passé, les criminels mexicains travaillaient plutôt avec de la brown et de la black tar de mauvaise qualité, qu’ils écoulaient dans l’ouest de l’Amérique, tandis que les Colombiens fournissaient les grandes villes de la côte est avec de la poudre de qualité. Les récents développements semblent indiquer que les cartels mexicains cherchent à concurrencer leurs rivaux colombiens tant sur le plan de la quantité que de la qualité. Ces dernières années, on a vu se multiplier les champs de pavot au Mexique, ce qui n’est pas un hasard. Ce virement de bord est dû au déclin des trafics de cocaïne et de cannabis aux États-Unis, ainsi qu’à la demande accrue des Américains. L’adaptabilité des criminels mexicains aux réalités des marchés illicites est connue de longue date. Une récente enquête du site Fusion révèle également qu’une partie de l’héroïne produite par les trafiquants mexicains contient du fentanyl, un analgésique opioïde au fort potentiel addictif. La variété de drogue en question est appelée « el diablito », le petit diable. Pour s’approvisionner en fentanyl, les Mexicains se tournent vers la Chine, tandis que ce sont des trafiquants colombiens eux-mêmes qui leur ont montré comment préparer la drogue. « Il n’y a presque plus personne qui produit de l’héroïne pure, désormais, car el diablito est beaucoup plus puissante », a confié un trafiquant à Fusion. Crédits : Matias Recart Source : DEA/Fusion Pour tout savoir des cartels latino-américains. ↓