Une équipe de scientifiques du Trinity College de Dublin a découvert que chauffer et secouer le liquide présent dans un biberon peut libérer jusqu’à 16 millions de particules de microplastiques. Ces débris risquent ensuite d’être avalés par l’enfant, avec des conséquences encore inconnues sur sa santé, rapportait Wired le 19 octobre.
Décrite dans une nouvelle étude parue dans la revue médicale Nature Food, l’expérience des biologistes irlandais démontre que sur un échantillon de dix types de biberons en polypropylène différents, un volume compris entre 1,3 million et 16,2 millions de particules de microplastiques par litre de liquide se décomposent dans le liquide.
En examinant les taux de consommation de lait maternisé dans le monde, ils estiment qu’un nourrisson ingérerait en moyenne 1,6 million de microplastiques chaque jour. Dans les pays où le taux d’allaitement est le plus faible et où les biberons en plastique sont plus courants, comme aux États-Unis, ce chiffre s’élève à 2,3 millions de particules par jour.
« Les chiffres sont effrayants », réagit Deonie Allen, qui étudie les microplastiques à l’université de Strathclyde, à Glasgow. « Ils sont terrifiants. Énormes. Ils sont plus importants que tous les tests d’exposition qui ont été faits auparavant sur l’absorption humaine. »
Des études antérieures estimaient que les adultes consomment entre 39 000 et 52 000 microplastiques par an. Or selon les calculs de cette nouvelle étude, les bébés avaleraient pour leur part près d’1,5 milliard de ces particules par an. Mais aucune implication sur la santé des enfants n’a encore été démontrée. « Il est donc impossible de dire s’il y a ou non des effets toxicologiques aux doses rapportées ici », déclare Allen, coauteur de l’étude.
Source : Wired