Les abeilles ont décidément tout pour elles. Des scientifiques australiens ont découvert qu’une molécule contenue dans leur venin tue les cellules les plus malignes du cancer du sein. Leur étude, parue le 1er septembre dans Nature, pourrait ouvrir la voie au développement de traitements d’une efficacité redoutable contre la maladie.
« Leur venin est extrêmement puissant », explique Ciara Duffy, chercheuse à l’Institut de recherche médicale Harry Perkins de Perth. « Nous avons découvert que la mélittine peut complètement détruire la membrane des cellules cancéreuses en l’espace de 60 minutes. » Le venin des abeilles est constitué pour moitié de cette molécule, responsable du fait que leur piqûre est si douloureuse.
Durant leurs expériences en laboratoire, les scientifiques de l’institut ont en outre constaté que la mélittine n’était néfaste que pour les cellules cancéreuses, laissant intactes les cellules normales. « L’étude montre également comment la mélittine interfère avec les voies de signalisation des cellules du cancer du sein, réduisant leur capacité de se répliquer. » En plus de détruire les cellules cancéreuses, le venin d’abeille l’empêche ainsi de proliférer dans l’organisme.
Mais le travail des chercheurs ne s’est pas arrêté là. En produisant une version synthétique de la mélittine, ils ont été ravis de constater qu’elle avait peu ou prou les mêmes effets que la molécule directement prélevée du venin. Ils vont désormais procéder à différents tests de dosage avant de pouvoir passer aux essais cliniques. Une raison de plus, s’il en fallait une, de tout faire pour sauver les abeilles.
Source : Nature