Au Turkménistan, les médias contrôlés par l’État ne sont plus autorisés à utiliser le mot « coronavirus ». Il a même été supprimé des brochures d’information sur la santé distribuées dans les écoles, les hôpitaux et les lieux de travail, selon Turkmenistan Chronicle, l’une des rares sources d’informations indépendantes dont le site est bloqué à l’intérieur le pays, révélait Reporters Sans Frontières mardi 31 mars.
Les personnes portant des masques ou parlant du coronavirus dans la rue, aux arrêts de bus, dans les files d’attente ou devant les magasins risquent aussi d’être arrêtés par des policiers en civil, selon des journalistes basés dans la capitale Ashgabat. « Les autorités turkmènes sont fidèles à leur réputation en adoptant cette méthode extrême pour éradiquer toutes les informations sur le coronavirus », a déclaré Jeanne Cavelier, cheffe du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF.
« Ce déni d’information met non seulement en danger les citoyens turkmènes les plus menacés, mais renforce également l’autoritarisme imposé par le président Gurbanguly Berdymukhammedov. Nous exhortons la communauté internationale à réagir et à le réprimander pour ses violations systématiques des droits de l’homme », a-t-elle ajouté.
Les citoyens turkmènes n’ont ainsi accès à aucune information sur le sujet, alors que, d’après les autorités, aucun cas n’a jusqu’à présent été détecté au Turkménistan. Le président, également connu sous le nom de « Père protecteur », a simplement ordonné le 13 mars que des espaces publics soient enfumés avec une plante traditionnelle appelée « harmala » par mesure de protection…
Classé dernier dans l’indice mondial de la liberté de la presse 2019 de RSF, le Turkménistan est un des pays les plus fermés au monde. Le gouvernement contrôle tous les médias nationaux et continue d’intensifier sa persécution contre ceux qui dénoncent les médias en exil. Les quelques utilisateurs d’Internet ne peuvent accéder qu’à une version hautement censurée, généralement dans des cafés où ils doivent d’abord présenter une pièce d’identité.
Source : RSF