Gravement affectés par le réchauffement climatique et la fonte des glaces, les ours polaires sont de plus en plus contraints à visiter les territoires habités pour trouver de la nourriture. C’est ainsi que les îles de l’archipel de Nouvelle-Zemble, qui comptent environ 3 000 habitants en Russie, font aujourd’hui face à une « invasion » d’ours polaires, aperçus dans les lieux publics et près des habitations, rapporte la BBC. Désormais habitués aux sirènes des patrouilles de police, les animaux ne fuient même plus devant les autorités locales, impuissantes.
Dans la ville principale de Belouchia Gouba, 52 ours polaires ont été aperçus, et au moins dix d’entre eux seraient installés sur le territoire de manière permanente. « Je vis sur Nouvelle-Zemble depuis 1983. Jamais il n’y a eu d’invasion d’ours polaires aussi massive que celle-ci », a confirmé le responsable de l’administration locale Vigancha Mousine. Abattre les ours polaires est interdit en Russie, et la seule solution serait désormais de les capturer, ont fait savoir les autorités locales.
Sur les îles de l’archipel, la vie s’est en effet ralentie, les habitants ayant « peur de quitter leur maison ». « Leur routine quotidienne est cassée, les parents ne sont pas prêts à laisser leurs enfants aller à l’école ou à la crèche », a ainsi expliqué le responsable adjoint Alexandre Minaïev. Une équipe de spécialistes devrait arriver sur place mardi 12 février, afin d’endormir les ours avant de les déplacer en avion, à au moins 2 ou 3 heures de vols, de l’autre côté de l’île, a fait savoir le ministère de la Défense.
Une réponse tardive d’après Mikhail Stishov, expert au WWF. « Tout le monde savait que cela pourrait arriver. Il y a beaucoup plus d’ours polaires sur les côtes à cause de la fonte des glaces. Ils sont attirés par les installations humaines, qu’ils apprécient particulièrement lorsque le système d’élimination des déchets n’est pas optimal », a-t-il ainsi dénoncé.
Sources : BBC