En Corée du Sud, les élections présidentielles se sont déroulées mercredi dernier et ont été remportées par le candidat du parti conservateur Pouvoir au peuple Yoon Seok-youl. Au cours de sa campagne, celui-ci avait critiqué la semaine de 52 heures en vigueur en Corée du Sud, considérant que les gens devraient pouvoir travailler jusqu’à 120 heures par semaine si nécessaire, indiquait Business Insider le 10 mars.
Tandis que même les partis les plus libéraux osent à peine remettre en question la semaine de 35 heures en France, le nouveau président élu de Corée du Sud Yoon Seok-youl, dont l’investiture est prévue pour le 10 mai, a proposé au cours de sa campagne une mesure qui ne l’aurait certainement pas rendu populaire en France. Vainqueur du scrutin présidentiel mercredi, il avait ainsi critiqué en juillet la politique de son prédécesseur qui limitait le nombre d’heures de travail hebdomadaires à 52 heures. Prônant l’argument de la flexibilité, il avait alors déclaré que les travailleurs sud-coréens devraient pouvoir travailler jusqu’à 120 heures par semaine, sur certaines périodes de pointe du moins. « Pour développer un jeu, vous devez travailler une semaine entière au lieu de 52 heures par semaine. Vous devriez pouvoir travailler dur même pendant 120 heures et ensuite pouvoir vous reposer autant que vous le souhaitez », avait-il expliqué.
Cette proposition avait logiquement fait réagir les membres du Parti démocratique au pouvoir, qui s’étaient montrés « déçus » des prises de position de leur adversaire conservateur. L’une de ses membres, Kim Young-bae, avait même associé celui-ci au nazisme en affirmant que « le camp de concentration d’Auschwitz, c’était 98 heures de travail par semaine, et les gens travaillaient 90 heures pendant la révolution industrielle en Grande-Bretagne ». Yoon n’avait pas souhaité polémiquer davantage, assurant que les accusations de son adversaire ne méritaient « aucune attention ».
Ces querelles entre le Parti démocratique et celui du Pouvoir au peuple ne sont pas nouvelles, tant ce dernier est connu pour ses positions traditionalistes, sur les questions sociales notamment. Cette ligne lui aura toutefois permis de remporter l’élection du 9 mars, avec une marge de victoire de 0,73 %, la plus serrée de l’histoire du pays. Il s’agit donc d’un coup dur pour le camp démocratique, qui va devoir combattre la politique du nouveau président. Yoon Seok-youl s’est par exemple engagé à abolir le ministère de l’Égalité des sexes et de la Famille car ce département traiterait les hommes comme des « criminels sexuels potentiels », selon lui. Il s’est ainsi attribué un large soutien anti-féministe, ajoutant vouloir appliquer des peines plus sévères aux personnes portant de fausses accusations d’agression sexuelle.
Source : Business Insider