Sadiq Khan, le maire de Londres, prévoit de dépénaliser les drogues de classe B telles que le cannabis, la kétamine et le speed, dans la capitale anglaise, rapportait le Guardian le 4 janvier.
En avril dernier, Sadiq Khan envisageait déjà la légalisation du cannabis pour usage récréatif à Londres. Le maire a depuis été réélu pour un second mandat, accompagné par un projet de dépénalisation des drogues de classe B. Il s’agit de mettre en place un nouveau système de lutte contre les drogues dans les arrondissements londoniens de Lewisham, Greenwich et Bexley. Il pourrait permettre aux personnes âgées de moins de 25 ans en possession d’une drogue de classe B de bénéficier d’un accompagnement psychologique et de conseils. En effet, les agents de police n’auront plus pour consigne de « punir » les jeunes arrêtés avec des drogues de ce type, mais de les reconduire à leurs domiciles. La police aura ainsi davantage de temps pour lutter contre la criminalité grave. Le projet pilote doit recevoir l’approbation du bureau du maire chargé de la police et de la criminalité dans les prochaines semaines.
Rien n’est cependant gagné pour le maire de Londres. Malgré sa détermination quant à la mise en place du projet, il fait encore débat dans les rangs politiques. Le porte-parole du Premier ministre anglais, Boris Johnson, a rappelé que les drogues illégales « détruisent des vies et alimentent la violence ». « Nous n’avons absolument pas l’intention de dépénaliser les substances dangereuses et nocives à usage récréatif. La dépénalisation laisserait les criminels organisés aux commandes, tout en risquant une augmentation de la consommation de drogues, qui alimente la criminalité et la violence qui gangrène nos rues », a-t-il ajouté.
Le commerce illégal de la drogue au Royaume-Uni coûterait 19 milliards de livres sterling par an. Rien que l’année dernière, 41 900 personnes ont été inculpées pour des infractions liées à la drogue. Pour le moment, Sadiq Khan a demandé à des experts indépendants d’étudier les conséquences et les avantages d’un tel projet. Le maire va recevoir les recommandations de l’hôtel de ville, du gouvernement, de la police et de la justice pour appuyer sa démarche. Londres sera peut-être bientôt un îlot de dépénalisation au Royaume-Uni.
Source : The Guardian