Cela peut paraître surprenant pour Johnny Cash, mais l’étude du dossier du FBI de l’idole des hors-la-loi est relativement ennuyeuse. À l’exception de ses penchants pour la cocaïne et de la fois où il a mis le feu à une forêt protégée – réduisant en cendres toute la nidification des condors de Californie –, le reste se résume à de brèves enquêtes sur des lettres de menace qui lui ont été adressées. L’une de ces lettres a été envoyée à son manager au mois de mai 1979, quelques jours avant la sortie de son 62e album. Elle ne comportait pas d’adresse d’expéditeur. jc1 À l’intérieur se trouvait un message prétendument écrit par l’un des exs de l’une des six filles de Johnny Cash (il n’y a pas plus de détails) dans lequel il assure que la fille de Cash « n’oubliera jamais le Noël 1978 ou moi-même » – bien que la lettre ait été expédiée durant l’été suivant. Elle contenait aussi des leçons d’histoire discutables : cleopatr « Dans le monde entier, les gens vont connaître ta fille plus que Cléopâtre n’a jamais été connue en son temps. Au cas où tu ne saurais pas qui était Cléopâtre, je vais te le dire. C’était une meuf égyptienne pour qui les choses allaient super bien pendant un temps, avec ce général romain qui s’appelait Mark Anthony. Eh bah, devine quoi ! Cette meuf aussi la lui a faite à l’envers. Et plutôt que d’envoyer toute l’armée romaine en Égypte juste pour donner à Cléopâtre son cadeau de Noël, Mark Anthony a fait un truc super. Non, il ne lui a pas écrit un programme informatique, ça c’est mon rayon. Il lui a envoyé des vipères venimeuses. En ce temps-là, ça coûtait moins cher d’expédier une poignée de vipères plutôt que de dépêcher toute l’armée romaine. » Ce qui fout les jetons, certes, mais pas davantage que ce à quoi Johnny Cash avait eu affaire jusqu’ici. Ce qui était nouveau et qui a sûrement poussé la manageuse de Cash à contacter le FBI plutôt que de jeter la lettre à la poubelle, c’était l’impression d’un programme simple en langage BASIC souhaitant à la famille Cash un joyeux Noël et une bonne année, encore et encore, dans un style qui n’est pas sans évoquer Shining. basic Au bas de la page, le programme donne le compte des répétitions de la phrase, et au cas où ce n’était pas assez creepy comme ça, un autre programme imprimé ajouté à l’enveloppe répétait inlassablement la phrase « Je t’aime », alternativement en anglais et en allemand. jc3 Pour ajouter un peu plus à la confusion, le code lui-même (probablement laissé là par erreur) indiquait qu’il avait été initialement écrit pour la mère du programmeur.

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« 50. Imprimer “Bonne fête des mères à tous”. »

L’étonnante nature de la menace, ajoutée au fait qu’elle disait être la première d’une longue série de nuisances, a mené Cash à alerter le FBI, dont les agents ont rapidement remonté la piste du suspect jusqu’à la ville de Chandler, en Arizona. Un travail d’investigation impressionnant, à peine amoindri par le fait que l’expéditeur avait glissé sa carte de visite dans l’enveloppe. Le suspect a été appréhendé et a ouvertement avoué qu’il était l’auteur de la lettre, ainsi que de centaines d’autres qu’il avait envoyées « pour impressionner [sa] petite amie », de son propre aveu. L’homme était bien connu des services médicaux pour ses désordres mentaux, mais tout à fait inoffensif. Johnny Cash n’a pas retenu de charges contre lui. Cette enquête trépidante a marqué les premiers pas de ce qui deviendrait plus tard la Division de lutte contre le cyber-crime du FBI. Source : FBI Nicolas Prouillac Le frontman de Motörhead était lui aussi une icône marginale. ↓ lemmy