Une équipe internationale de scientifiques a découvert des fossiles végétaux dans un échantillon de terre récupéré à près d’1,6 km sous la banquise du Groenland en 1966. Leur nouvelle étude suggère que la glace est apparue dans un passé géologique récent et qu’un paysage végétalisé, peut-être une forêt boréale, se dressait à la place du désert de glace qu’on connaît aujourd’hui, rapportait Science Daily le 15 mars.
La carotte de glace redécouverte en 2017 avait été oubliée au fond d’un congélateur depuis des décennies. Alors quand le scientifique de l’université du Vermont Andrew Christ l’a examinée à travers son microscope en 2019, il est tombé des nues. L’échantillon comprenait des brindilles et des feuilles au lieu du sable et de la roche qu’il s’attendait à trouver. Le sédiment a donc été analysé pour déterminer son âge, et leurs résultats ont bouleversé notre connaissance de l’histoire de la région. En effet, la majeure partie, voire la totalité du Groenland devait être végétalisée au cours du dernier million d’années.
« La calotte glaciaire du Groenland a disparu dans un système climatique qui n’avait aucune influence humaine », a expliqué Andrew Christ. « Avant que les humains n’ajoutent des centaines de parties par million de combustibles fossiles à l’atmosphère, notre climat était capable de faire fondre la calotte glaciaire. À l’avenir, alors que nous continuerons à réchauffer la planète à un rythme incontrôlable, nous pourrions forcer la calotte glaciaire du Groenland à dépasser un certain seuil et la faire fondre, causant une élévation du niveau de la mer. »
Et c’est une très mauvaise nouvelle pour nous. La calotte groenlandaise est une bombe climatique à retardement, certaines estimations prévoyant que sa fonte complète pourrait élever le niveau de la mer de 6,1 mètres. De plus, la glace fond maintenant six fois plus vite qu’elle ne le faisait dans les années 1980. En prenant en compte l’augmentation des émissions de dioxyde de carbone, le danger se précise donc pour les prochaines décennies. Connaître son histoire est donc essentiel pour comprendre l’avenir de la calotte glaciaire.
Source : Science Daily