Un des plus grands navires de guerre russe, le Moskva, a coulé en pleine mer Noire ce mercredi. Tandis que l’Ukraine affirme l’avoir atteint par des tirs de missiles, Moscou a annoncé qu’un incendie avait causé sa perte, rapporte le Guardian ce 15 avril.
Coup de tonnerre pour la flotte militaire russe : ce jeudi, les médias d’État ont annoncé que le Moskva, symbole de la puissance navale russe, avait coulé en mer Noire. Mais comme souvent depuis le début du conflit, les raisons de l’incident sont floues et le risque de désinformation est élevé. Suite à l’annonce, les responsables militaires ukrainiens se sont targués d’avoir frappé le Moskva avec des missiles de fabrication ukrainienne, les Neptune. Ils ont d’ailleurs appuyé leur potentielle frappe en précisant qu’au moins 510 Russes se trouvaient à bord du croiseur. De son côté, Moscou n’a pas signalé d’attaque ukrainienne. À l’inverse, le gouvernement a indiqué que le navire avait coulé après un incendie, qui aurait provoqué l’explosion des munitions du croiseur.
C’est lors de son remorquage que le navire a coulé, en raison d’une mer « trop agitée ». Sans fournir davantage de détails sur les raisons de l’incendie, les autorités militaires russes ont néanmoins précisé que l’ensemble de l’équipage a ensuite été évacué vers des navires situés à proximité. « Alors qu’il était remorqué vers le port de destination, le navire a perdu l’équilibre en raison des dommages subis par la coque, un incendie s’étant déclaré après l’explosion de munitions », a ainsi indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué. « Compte tenu de la mer agitée, le navire a coulé. »
La perte du Moskva est lourde de sens pour l’armée russe. Construit à l’époque soviétique, le Moskva est entré en service au début des années 1980, date depuis laquelle il était devenu un élément emblématique de la flotte russe. Ironie du sort, le navire a été construit dans la ville de Mykolaïv, dans le sud de… l’Ukraine. Au-delà de cette dimension symbolique, le croiseur avait plusieurs faits d’armes à son actif, et les 16 missiles antinavire Vulkan, en plus de l’ensemble d’armes anti-sous-marines et des torpilles à mines qu’il contenait, faisaient de lui une arme de choix. Le Moskva avait ainsi déjà été déployé dans le conflit syrien par exemple, où il avait fourni une importante protection navale aux forces russes dans le pays. Si les tirs de missiles ukrainiens sont confirmés et reconnus comme responsables du naufrage du Moskva, il s’agirait du plus grand navire de guerre à être coulé par une action ennemie depuis la Seconde Guerre mondiale.
Source : The Guardian