Ces dernières semaines, les chercheurs en apprennent de plus en plus sur le coronavirus (Covid-19), mais les détails sur ses origines restent en partie mystérieux. Le 18 mars dernier, The Conversation expliquait toutefois que des scientifiques émettent l’hypothèse que le Sars-CoV-2 (nom scientifique du virus) serait le résultat d’une recombinaison entre deux virus différents.
Les scientifiques ont d’abord pensé que les chauves-souris du genre Rhinolophus pourraient être le réservoir de ce virus, et qu’un petit carnivore dont la viande est très appréciée en Chine, la civette palmiste (Paguma larvata) aurait pu servir d’hôte intermédiaire entre les chauves-souris et les premiers cas humains. En effet, le virus RaTG13 – isolé chez une chauve-souris de l’espèce Rhinolophus affinis collectée dans la province chinoise du Yunnan – a récemment été décrit comme très similaire au Sars-CoV-2, avec des séquences génomiques identiques à 96 %.
Mais le 7 février dernier, des chercheurs de l’université agricole du sud de la Chine ont découvert qu’un virus encore plus proche du Sars-CoV-2 avait été découvert chez le pangolin, avec une concordance génomique de 99 %. Le pangolin pourrait ainsi être un réservoir plus probable encore que les chauves-souris. Les chercheurs ont en outre observé que le coronavirus découvert chez le pangolin était capable de pénétrer les cellules humaines, contrairement à celui isolé chez la chauve-souris Rhinolophus.
D’après les chercheurs, ses comparaisons génomiques suggèrent donc que le virus Sars-CoV-2 serait le résultat d’une recombinaison entre deux virus différents, l’un proche de RaTG13 et l’autre plus proche du virus isolé chez le pangolin. En d’autres termes, il s’agirait d’une « chimère » de deux virus préexistants, mais cette recombinaison n’a pu avoir lieu que si les deux virus ont infecté un même organisme simultanément… Reste à savoir lequel et dans quelles conditions.
Source : The Conversation