Le Covid-19 n’a pas seulement impacté notre façon de se déplacer ou de sociabiliser, mais aussi notre façon de parler. D’après l’institut Leibniz, l’allemand compte déjà plus de 1 200 nouveaux mots depuis le début de la pandémie – beaucoup plus que les 200 vus dans une année moyenne, rapportait le Guardian le 23 février.

Parmi les nouveaux mots, certains incarnent des choses qu’on a pu ressentir ces derniers temps, tels que le surzoom (stressé par trop d’appels vidéo), Coronaangst (l’anxiété à propos du virus) et Impfneid (le fait d’envier ceux qui ont été vaccinés). D’autres mots révèlent la réalité souvent étrange de la vie sous restrictions : Kuschelkontakt désigne la personne spécifique que vous rencontrez pour faire des câlins et Abstandsbier, la bière avec des amis en observant une distance de sécurité. Une nécessité pour exprimer de nouvelles situations.

« Quand de nouvelles choses se produisent dans le monde, on leur cherche un nom », explique le Dr Christine Möhrs, qui travaille sur le projet. « Les choses qui n’ont pas de nom peuvent amener les gens à ressentir de la peur et de l’insécurité. Quand nous pouvons parler des choses et les nommer, on peut communiquer les uns avec les autres. C’est important, surtout en temps de crise. »

Les mots capturent également des moments spécifiques de la pandémie. Par exemple, Balkonsänger est le nom de quelqu’un qui chante à son balcon, occupation populaire pendant le confinement du printemps 2020. La hamstérite (Hamsteritis) fait elle référence à l’envie de stocker de la nourriture par préventions. Mais au fil des mois, les nouveaux mots se sont aussi assombris, comme celui utilisé lors d’un baiser amical sur la joue, qui est devenu le Todesküsschen – le baiser de la mort.

Source : Guardian