Après un an d’enquête, le magazine Publico révélait lundi 15 juillet 2019 que le cerveau des attentats de Barcelone, perpétrés en août 2017, était un informateur des services de renseignement espagnols. Le jour-même où son disciple, Younes Abouyaaqoub, fauchait des centaines de personnes et en tuait 13 sur la rue la plus touristique de la ville, Abdelbaki es Satty était encore considéré par le Centro Nacional de Inteligencia (CNI) comme une source.
Afin d’obtenir des tuyaux de la part de l’imam de Ripoll, une commune catalane située à 1 h 30 de route de Barcelone, le CNI a eu recours à la technique dite de la boîte aux lettres morte. Publico a eu accès aux messages qui y ont été échangés en mettant la main sur les identifiants d’Es Satty. « Je vois que tu as pu entrer, tu n’as qu’à laisser un message et je le lirai », lui écrit un agent le 24 mai 2017. « Tu n’as rien à écrire ou tu ne peux pas le faire ? » ajoute-t-il le 19 juin. À ce moment-là, la cellule terroriste prépare déjà les attentats du 17 août.
Selon un document interne obtenu par Publico, les renseignements espagnols ont suivi minutieusement les voyages à l’étrangers des membres du groupe fin 2016. « Il est évident que le CNI connaissait leurs intentions car il les écoutait », écrit le magazine. Leur activité était encore scrutée le jour des attentats, ajoute Publico, promettant d’autres révélations dans les heures à venir.
Source : Publico