Trois militaires en tenue s’approchent, les bras chargés de paquets volumineux. Recouverts d’un tissu bleu à motifs, ces cadeaux sont destinés aux dirigeants de Namibie, de Zambie et du Zimbabwe en visite au Botswana. Entré en fonction le 1er avril 2018, le président Mokgweetsi Masisi a tenu à offrir à ses homologues des tabourets en patte d’éléphant, rapportait BBC News le 7 mai. Ironiquement, les chefs d’État étaient réunis à l’occasion d’une conférence sur l’avenir des mammifères. On connaît déjà leur avis sur la question.
Pour le correspondant en Afrique de la BBC Alastair Leithead, ces tabourets constituent « un message fort en faveur du commerce ». Avec l’Afrique du Sud, ces quatre pays appellent à la levée de l’interdiction de la vente d’ivoire, soutenant que les bénéfices de ce commerce pourraient être investis dans des projets de conservation des pachydermes…
Selon WWF, alors que le continent africain comptait entre 3 et 5 millions d’éléphants au début du XXe siècle, ils seraient aux environs de 415 000 individus aujourd’hui. En Afrique, le braconnage des éléphants reste l’une des plus grandes menaces directes qui pèsent sur les éléphants, avec la perte de leur habitat et les conflits hommes-éléphants. En effet, à cause de « l’accroissement des populations humaines et de la baisse des surfaces d’habitats naturels, aussi bien en Afrique qu’en Asie, les hommes et les éléphants sont de plus en plus en rivalité pour l’espace et la nourriture », écrit l’ONG. Mais nos « rivaux » ne nous transforment pas en tabourets.
https://www.youtube.com/watch?v=WA4L8Md8eWQ
Sources : BBC News/WWF