Le Centrafrique vient de proclamer le bitcoin monnaie officielle du pays, relatait la BBC le 27 avril. C’est le deuxième pays au monde à le rendre officiel, après le Salvador.
La République centrafricaine (RCA) est un pays marqué par une extrême pauvreté malgré ses ressources minières très importantes, notamment en diamants, en or et en uranium. Malgré cela, les législateurs du pays ont voté à l’unanimité en faveur de l’adoption du bitcoin comme monnaie légale. Une décision qui place la RCA « sur la carte des pays les plus audacieux et les plus visionnaires du monde », d’après un communiqué de la présidence. Pour l’économiste Yann Daworo, cette nouvelle devise « facilitera la vie, car il est facile de convertir les bitcoins en toute autre monnaie ».
Une décision qui soulève toutefois des doutes parmi les économistes du monde entier. Utiliser une cryptomonnaie comme monnaie nationale augmenterait grandement le risque d’instabilité financière. D’autres craignent même que le bitcoin ne facilite grandement le blanchiment d’argent ou qu’il nuise à l’environnement en raison de ses besoins très importants en électricité. Mais le point qui s’avère bloquant, c’est que pour payer en bitcoin, il faut avoir un accès à Internet. Or, en 2019, seulement 4 % des habitants de la République centrafricaine avaient un accès à Internet.
Cette ancienne colonie française utilisait jusqu’alors le franc CFA comme monnaie unique. Ce changement drastique est perçu à l’étranger comme une tentative de se passer définitivement de ce fameux franc CFA et donc de l’influence de la France dans le pays. Depuis quelques années, le déploiement de troupes Wagner appartenant à la Russie a une grosse influence dans le pays. Dans un contexte de guerre et de sanctions internationales à l’encontre du pays de Vladimir Poutine, l’idée de s’éloigner de l’emprise de la France viendrait en réalité des dirigeants russes.
Source : BBC