L’Argentine a légalisé le cannabis médicinal en 2017, mais uniquement pour les patients souffrant d’épilepsie sévère. Cependant, un update à la loi publié le 12 novembre permet de prescrire du cannabis pour n’importe quelle pathologie, de permettre aux citoyens de cultiver de la weed chez eux et enfin, d’en fournir gratuitement aux patients ne disposant pas d’assurance maladie, explique Vice.
Les partisans argentins de la légalisation du cannabis ont accueilli la nouvelle avec enthousiasme. « Cette nouvelle étape dans le processus de légalisation commence à réparer l’injustice de la stigmatisation d’une plante qui a apporté une qualité de vie à beaucoup de gens », a déclaré Valeria Salech, présidente de l’ONG Mamá Cultiva Argentina.
Ainsi, les personnes ayant une ordonnance de cannabis seront autorisées à cultiver leurs propres plantes chez elles, ou à les obtenir auprès d’un ami ou d’un membre de leur famille, à condition que le cultivateur soit inscrit dans un registre gouvernemental. Elles pourront également l’obtenir par l’intermédiaire du système national de santé. Mais il y a aussi l’obligation de « mettre en œuvre des mesures visant à fournir gratuitement, au nom de l’État, des produits dérivés de la plante de cannabis aux patients qui ont une prescription médicale mais ne bénéficient que d’une couverture maladie ».
La pénalisation de la consommation de drogue est une zone grise légale en Argentine. En 2009, la Cour suprême a statué qu’il était inconstitutionnel de pénaliser les adultes pour possession de drogues pour leur consommation personnelle. Mais cette décision n’a jamais été transposée dans la loi, et la police continue d’arrêter et de poursuivre les consommateurs de drogue, en particulier dans les communautés défavorisées. « Très souvent, la police ne tient pas compte de la décision de la Cour suprême », déplore Victoria Darraidou, membre du Centro de Estudios Legales y Sociales (CELS).
Le gouvernement argentin reconnaît que l’approche de la guerre contre la drogue ne fonctionne pas et pénalise plutôt les consommateurs que les trafiquants. Le président Alberto Fernández avait déclaré avant son élection que « la guerre contre la drogue avait échoué » et que « la solution n’était certainement pas de persécuter les gens parce qu’ils fument un joint ». Il vient de faire un nouveau pas en avant.
Source : Vice