Les autorités suédoises vont construire une douzaine de ponts dans le nord du pays cette année. Ils doivent permettre aux rennes de traverser sans risque les autoroutes et chemins de fer lorsqu’ils se déplacent pour trouver de la nourriture, rapportait le Guardian le 20 janvier. Ces ponts seront appelés « renoducts », un mot-valise entre renne et viaduc.
Le changement climatique pose de nombreux problèmes aux éleveurs de rennes ces dernières années. Des hivers plus chauds provoquent des pluies plus fortes qui gèlent lorsque la température retombe. Contrairement à la neige, l’accumulation des couches de glace épaisses empêchent alors les rennes d’atteindre le lichen dont ils se nourrissent. Les animaux doivent donc fouiller de plus en plus loin à la recherche de nourriture, les poussant à prendre plus de risques.
Tobias Jonsson, éleveur de renne, explique que lui et ses collègues ont été consultés à la fois sur l’emplacement des ponts et leur conception. « Nous avons pu nous assurer, par exemple, que les ponts étaient ouverts au sommet », a-t-il déclaré à la radio publique suédoise. « Et il y a des clôtures de deux mètres de haut sur les côtés, donc les rennes ne peuvent pas sauter. Mais il était aussi important pour eux de ne pas avoir l’impression d’entrer dans un tunnel. Ils ne veulent pas être pris au piège. »
La régie des transports suédois a annoncé son intention de commencer les travaux sur le premier pont dans l’année, près de la ville orientale d’Umea. Mais cela ne réglera pas les problèmes des 4 500 éleveurs autochtones Sami qui ont du mal à protéger leurs 250 000 rennes. Certains pâturages d’hiver se remettent encore des sécheresses et incendies de forêt sans précédent qu’a connu la Suède ces dernières années.
Source : The Guardian