La Russie s’apprête à envoyer dans l’Arctique sa première centrale nucléaire flottante, baptisée Akademik Lomonosov, après neuf ans de construction, annonçait VICE News le 1er juillet. Et il y a quelques raisons de s’inquiéter, quand on sait que Greenpeace la surnomme le « Tchernobyl flottant ».
L’immense centrale nucléaire est actuellement installée à Mourmansk, dans l’ouest de la Russie. Cette plateforme longue de 144 mètres a pour mission de fournir de l’électricité aux colonies et aux entreprises d’extraction d’hydrocarbures et de pierres précieuses du district russe de la Tchoukotka.
Depuis l’annonce de sa construction, elle suscite l’ire des organisations de défense de l’environnement comme l’ONG Greenpeace, qui lui a donné le surnom de Tchernobyl flottant. Mais les projets de développement de la Russie dans l’Arctique sont bien trop précieux aux yeux de l’administration Poutine pour prêter attention aux scandales. Alors que les réserves de combustibles de Sibérie diminuent, la Russie souhaite exploiter les richesses qu’abritent les sols de l’Arctique.
Malgré les préoccupations, l’Akademik Lomonosov est une pièce de choix sur l’échiquier géopolitique, qui attise les jalousies autant que les craintes. En effet, la centrale nucléaire flottante offre un avantage considérable à la Russie pour dominer la région du cercle Arctique et ses gisements de pétrole, que se disputent des grandes puissances mondiales comme la Chine, les États-Unis et le Canada depuis longtemps.
À notre niveau, c’est davantage le danger d’une catastrophe nucléaire qui inquiète, la perspective d’un mash-up Tchernobyl/Titanic ne réjouissant personne. Mais les ingénieurs du projet réfutent obstinément les critiques et assurent la pérennité d’Akademik Lomonosov. « Cette plateforme ne peut pas être arrachée de ses amarres, même par un tsunami en 9 points », a déclaré Dmitry Alekseenko, directeur adjoint de la centrale de Lomonosov. C’est vrai que l’humanité est connue pour bâtir des structures infaillibles.
Source : VICE News