Dans le cadre d’un test de ses cyberdéfenses, la Russie envisage de se déconnecter de l’Internet mondial, rapporte la BBC en ce 11 février 2019. Sans plus de précision pour l’instant, le test devrait avoir lieu avant le 1er avril, durant lequel les données échangées entre citoyens et organisations russes ne seront plus disponible qu’au niveau national et non sur toute la Toile.
En 2018, un projet de loi avait été présenté au parlement russe. Intitulé Programme national d’économie numérique, il demande aux fournisseurs d’accès russes de garantir qu’ils puissent fonctionner indépendamment des puissances étrangères. Cette loi prévoit par exemple que le pays construise son propre système de noms de domaine (DNS) susceptibles de fonctionner même en étant coupés du reste du monde.
Comment la Russie va-t-elle techniquement se « déconnecter » d’Internet ? Il faut déjà savoir qu’Internet est constitue de milliers de réseaux numériques à travers lesquels l’information circule, et que ces réseaux sont connectés entre eux grâce à des points de routage. La Russie va ainsi placer à l’intérieur de la Fédération ceux qui gèrent les données entrantes et sortantes ; elle pourra ainsi décider de censurer ou non les informations extérieures auxquelles les citoyens peuvent avoir accès.
Le Grand Firewall de Chine, en activité depuis novembre 2003, en est un bel exemple. S’il est possible de contourner certains pare-feux (grâce aux VPN par exemple, qui dissimulent la localisation de l’ordinateur), les États sont plus ou moins tolérants sur la question. En Chine, utiliser ou fournir un VPN de manière illégale peut se solder par une peine de prison. Peut-être en ira-t-il de même en Russie.
Source : BBC