Alors que la pandémie de coronavirus (Covid-19) progresse à travers le monde, l’activité industrielle mondiale a été mise au pas. D’après l’Agence spatiale européenne (ESA), ceci a permis de réduire, bien que temporairement, les niveaux de pollution atmosphérique dans le monde, rapportait le Guardian lundi 23 mars.

Les images du satellite de l’ESA Sentinel-5P montrent que, sur les six dernières semaines, les niveaux de dioxyde d’azote (NO2) de zones émettrices en Asie et en Europe sont nettement inférieurs à ceux observés à la même période l’année dernière.

Produit par les moteurs de voitures, les centrales électriques et autres processus industriels, le NO2 est décrit par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme « un gaz toxique qui provoque une inflammation importante des voies respiratoires » pour une concentration supérieure à 200 microgrammes par mètre cube. De telles particules peuvent être vectrices d’agents pathogènes et aggraver certaines maladies respiratoires comme l’asthme.

L’une des plus fortes baisses des niveaux de pollution a été observée au-dessus de la ville de Wuhan, épicentre de l’épidémie en Chine. Important lieu de passage, cette ville de 11 millions d’habitants abrite des centaines d’usines qui fournissent le monde en pièces automobiles. D’après la NASA, les niveaux de NO2 dans l’est et le centre de la Chine sont de 10 à 30 % inférieurs à l’année dernière.

 

De la même manière, les changements en Italie sont particulièrement remarquables. D’ordinaire, la fumée provenant de groupes d’usines dans le nord du pays est piégée contre les Alpes, au bout de la plaine du Pô, ce qui en fait l’une des zones les plus polluées d’Europe occidentale. Mais depuis qu’un confinement national a été instauré le 9 mars dernier, les niveaux de NO2 à Milan et dans le nord de l’Italie ont baissé d’environ 40 %.

Cette baisse est à la fois expliquée par le ralentissement des activités dans le cœur industriel de l’Italie, mais également par la réduction du trafic routier, qui représente la plus grande part des émissions de dioxyde d’azote en Europe. L’OMS est d’ailleurs en train d’étudier si la pollution atmosphérique accélère la propagation du Covid-19, ou le rend plus dangereux.

Source : The Guardian