Une momie vieille de 2 500 ans sera présentée au public depuis le 5 juin, au Anokhin Museum de Gorno-Altaysk, en Sibérie. L’archéologue Natalia Polosmak l’a découverte en 1993 sur le plateau d’Ukok, au pied des montagnes de l’Altaï, en Sibérie. La dépouille formidablement bien conservée est celle d’une femme de 25 ans appartenant à la culture Pazyryk, un peuple nomade d’Eurasie dont la plupart des sépultures datent de l’âge du bronze. Si la princesse d’Ukok, décédée suite à un cancer du sein contracté alors qu’elle n’avait que 20 ans, fut si bien conservée dans sa sépulture, c’est grâce à une protection naturelle : la glace. Crédits : Alexander Tyryshkin Si la princesse d’Ukok se distingue de ses contemporains, c’est par son goût pour la mode : On l’a retrouvée avec une perruque en crin et un « sac de cosmétiques » contenant une brosse à cheveux et un fragment de crayon pour les yeux. Mais ça ne s’arrête pas là. Son corps comporte des tatouages d’une qualité étonnante pour cette période. Le plus impressionnant est celui dessiné sur son épaule gauche, qui représente un animal mythologique (un mélange de griffon et de capricorne). Crédits : Alexander Tyryshkin La sépulture de la princesse était particulièrement bien garnie : les archéologues y ont retrouvé six chevaux pour l’escorter dans l’au-delà, du bois, du bronze, de l’or, du cannabis et des graines de coriandre. Le Dr Yuri Abramov, directeur des recherches à l’Institut de recherche russe sur les plantes aromatiques et médicinales de Moscou, assure que les conditions d’exposition garantiront la sécurité de la princesse. Elle ne sera exposée que deux fois par semaine avec un maximum de trois heures par jour, afin de ne pas l’endommager. Cependant, ce n’est pas au goût de tous. Akai Kine, leader des peuples Tiele, estime que la princesse est le « cordon ombilical de la Terre » et que « la mort ne peut être dérangée ». Il demande à ce que la princesse soit replacée dans sa sépulture, car elle est pour lui « la gardienne des portes de l’enfer, qui empêche la venue du diable ». Il semble que cela n’a pas suffi à convaincre le tribunal vers lequel Akai Kine a porté son indignation, puisqu’il a été débouté. Elle revêt donc ses plus beaux apparats et en mettre plein la vue aux visiteurs qui se presseront pour venir la contempler. Source : Siberiantimes.com Reportage sur la péninsule de Kola. ↓