Crédits : Daniela Comelli Le métal du poignard de Toutankhamon vient tout droit de l’espace. C’est une récente étude italienne et égyptienne qui le prouve.
Des scientifiques de l’École polytechnique de Milan, de l’université de Pise et du Musée égyptien du Caire sont parvenus à démontrer que le poignard trouvé dans la tombe de Toutankhamon, pharaon de 1335 à 1327 av. J.-C., avait été forgé à partir d’une météorite. Grâce à la spectrométrie de fluorescence des rayons X, une méthode d’analyse chimique non invasive, l’origine du métal de la lame du poignard a pu être confirmée.
Ce sont ces progrès du domaine scientifique qui ont permis de déterminer la composition du poignard. « La présence de fer météoritique est clairement indiquée par le haut pourcentage de nickel », explique Daniela Comelli de l’École polytechnique de Milan dans une interview pour Discovery News. En effet, les météorites sont composées de fer, de nickel et de faibles quantités de cobalt, de phosphore, de souffre et de carbone. Les taux de cobalt et de nickel trouvés dans la lame correspondent à ceux des météorites de fer. Le poignard de Toutankhamon contient près de 11 % de nickel, alors que les objets en fer terrestre en contiennent 4 %. Retrouvée dans le sarcophage de Toutankhamon et rangée dans un fourreau aux motifs floraux en or, l’arme est actuellement exposée au musée égyptien du Caire. Howard Carter, qui découvrit la tombe du pharaon en 1922, la décrivait comme « une dague en or reconnaissable par la richesse de ses ornements et sa poignée en cristal ». Les chercheurs supposent que la lame a été faite avec le fragment d’une météorite retrouvée en 2000 à plus de 250 km d’Alexandrie, sur le plateau de Marsa Matruh. Mais le poignard n’est pas le seul objet d’origine météorique trouvé dans la tombe. Sur le pectoral, on trouve un métal produit par l’impact d’une météorite ou d’une comète sur le sable du désert libyen. « Il serait intéressant d’analyser les autres objets de la tombe », déclare Daniella Comelli. « Cela nous permettrait de mieux comprendre les techniques de métallurgie de l’Égypte et de la Méditerranée anciennes. » Une chose est sûre : cette découverte atteste de la grande valeur attribuée au fer météoritique par les Égyptiens. Les plus anciens objets égyptiens en fer étaient des perles en fer de météorite datant de 3200 av. J.-C. Source : Discovery News Les Égyptiens l’appelaient la « terre des dieux ». ↓