D’après le dernier rapport de Lantia Intelligence, une agence de conseil mexicaine spécialisée dans le crime organisé et l’analyse de la sécurité, plus de 400 nouveaux cartels opèrent désormais au Mexique, indique Business Insider. Le paysage criminel du pays a complètement changé depuis l’intensification de la « guerre contre les cartels » opérés par le gouvernement. Pour le pire.
Au cours de la dernière décennie, le paysage criminel mexicain a complètement changé. Auparavant, seuls quelques grands cartels étaient implantés dans le pays ainsi qu’aux États-Unis, alors qu’aujourd’hui, plus de 400 groupes criminels opèrent au Mexique. Ces nouveaux cartels sont issus de différentes scissions au sein des anciens. Depuis 2008, la plus puissante de ces organisations est le cartel de Sinaloa, jadis dirigé par Joaquin « El Chapo » Guzman et Ismael « El Mayo » Zambada. Mais de la traque des chefs de ces cartels ont résulté des scissions entraînant la prolifération de petites organisations toujours plus violentes.
Selon Eduardo Guerrero, directeur de Lantia Intelligence, cette fragmentation est survenue lorsque le président mexicain Felipe Calderón a intensifié « la guerre contre les cartels », à son arrivée au pouvoir en 2006. « La DEA a conseillé à Calderón de commencer à briser stratégiquement les cartels, mais les forces de police mexicaines n’étaient pas préparées et les narcos ont corrompu la police à tous les niveaux », résume-t-il. Pour Manelich Castilla, ancienne cheffe de la police fédérale du pays, « les organisations criminelles au Mexique sont habituées à penser que l’État mexicain ne les menace pas. » Désormais intégrée à la nouvelle garde nationale du pays, l’ancienne policière a reconnu l’omniprésence de la corruption dans la police. « Il n’y a pas d’autorités solides, en particulier au niveau local », ajoute-t-elle.
Le rapport Lantia appuie également sur le fait que des cartels alors puissants comme Los Zetas ou le cartel du Golfe sont aujourd’hui presque inexistants, tous dissous en une cinquantaine d’organisations différentes dans 16 des 32 États du Mexique. La présence de très grands cartels ainsi que la prolifération de centaines de petits groupes ont, durant ces dernières années, complètement submergé les forces de l’ordre mexicaines, et provoqué des déferlements de violence.
Source : Business Insider