Une série d’expériences menées conjointement en juin 2018 par la Chine et la Russie fait froid dans le dos. Des scientifiques ont en effet émis des ondes radio à haute fréquence pour manipuler l’ionosphère, depuis l’installation de chauffage ionosphérique SURA, à l’est de Moscou. Pendant ce temps, le satellite chinois Zhangheng 1 mesurait les conséquences d’une telle modification. C’est aujourd’hui l’application militaire de la technologie développée par les deux pays qui préoccupe les observateurs. L’une de leurs cinq expériences, dont les résultats ont été publiés le 10 décembre 2018, a modifié une couche de 127 000 km² de l’atmosphère, au-dessus de l’Europe.
Dans cette zone modifiée, le nombre particules subatomiques chargées négativement était dix fois plus élevé que dans les régions environnantes. Si ces expériences alarment, c’est parce que l’ionosphère et le plasma qui la constitue jouent un rôle crucial dans les communications par radio. En perturbant ainsi les particules chargées qui composent cette couche supérieure de l’atmosphère, des gouvernements pourraient à terme renforcer ou bloquer les signaux radio longue portée.
« Nous ne jouons pas à Dieu », a cependant assuré un scientifique chinois au South China Morning Post, qui a témoigné de manière anonyme pour assurer que la recherche était purement scientifique et qu’elle n’avait eu aucune conséquence durable sur l’atmosphère. « Nous ne sommes pas le seul pays à faire équipe avec les Russes. D’autres pays ont fait des choses similaires », a-t-il justifié, sans être plus clair.
Source : South China Morning Post