Julian Assange va-t-il mourir en prison ? Dans une lettre envoyée à la ministre de l’Intérieur britannique, Priti Patel, 60 médecins craignent cette issue dramatique. Le fondateur de Wikileaks est enfermé en attendant sa comparution le 25 février prochain. Il est sous la menace d’une demande d’extradition des États-Unis, rappelle le Guardian en relayant leur appel.
Arrêté en avril dernier dans l’ambassade d’Équateur où il s’était réfugié, l’Australien est arrivé très affaibli à la prison de Belmarsh. Sa santé « a été sérieusement affectée par l’environnement hostile et arbitraire auquel il a été exposé pendant de nombreuses années », notait à l’époque le Rapporteur spécial sur la torture des Nations unies. « Surtout, en plus de maux physiques, M. Assange a montré tous les symptômes typiques d’une exposition prolongée à la torture psychologique, notamment un stress extrême, de l’anxiété chronique et un traumatisme psychologique intense. »
Lors d’une audience devant le tribunal de Westminster, à Londres, le lanceur d’alerte a eu du mal à se souvenir de son nom et de sa date de naissance. « Je n’arrive pas à penser clairement », s’est-il excusé mardi 21 octobre. Dans un communiqué paru le vendredi 1er novembre, le Rapporteur spécial sur la torture des Nations unies a même estimé que « sa vie est en jeu ».
Ces informations ont poussé 60 médecins à écrire une lettre dans laquelle ils expriment leur inquiétude « sur la santé physique et mentale » d’Assange. Il « a besoin d’une expertise médicale d’urgence dans un hôpital civil proprement équipé et doté d’un personnel compétent », insistent-ils. Sans quoi, il « pourrait mourir en prison ». La lettre est signée par des docteurs américains, australiens, suédois, italiens, allemands, sri-lankais et polonais.
Source : The Guardian