Crédits : Richard Wilkinson La civilisation de la vallée de l’Indus s’est développée en Asie du Sud entre 2600 et 1900 av. J.-C., avant de mystérieusement disparaître de la surface de la planète. Elle occupait un territoire d’une superficie de plus de 2,5 millions de kilomètres carrés, qui comprenait le Pakistan actuel, le nord-ouest de l’Inde et l’est de l’Afghanistan, et représentait à son apogée 10 % de la population mondiale. Cette civilisation était oubliée jusqu’à ce qu’en 1920, des archéologues en découvrent les premières traces. Les ruines de deux grandes villes, Harappa et Mohenjo-Daro, ont aujourd’hui refait surface. Elles témoignent d’une grande sophistication dans l’aménagement de leur territoire, l’organisation urbaine et la vision de la vie en communauté. Ces populations étaient dépourvues de toute hiérarchie. Par simple logique, les fermiers vivaient sur les berges de la rivière et les commerçants occupaient les centre-villes. Le commerce fonctionnait par le troc. Les rues suivaient un quadrillage linéaire. Chaque maison était équipée en eau par les puits alentours et les eaux usées étaient redirigées vers des égouts. Mais ce qui a frappé les archéologues dans les ruines de ces villes Indus, c’est l’absence totale de palais, de tombes, de signes royaux ou religieux, présents dans toutes les autres civilisations de l’époque. Aucune arme ou traces d’une quelconque armée n’ont été retrouvées. « Ce qu’il reste de ces grandes cités de l’Indus n’apporte aucune indication d’une société engagée ou menacée par une quelconque guerre. Serait-ce aller trop loin que de voir les cités de l’Indus comme une utopie urbaine antique ? » avance Neil Mc Gregor, ancien directeur du British Museum. Une utopie est la représentation d’une réalité idéale et sans défaut, qui n’existe pas. Les cités de l’Indus, elles, ont réellement existé. Source : New Scientist