https://twitter.com/giorgiomoroder/status/686459432436301824 J’ai rencontré David il y a très longtemps, à l’époque de son premier succès, « Space Oddity ». Je l’ai rencontré en Suisse lors d’une émission dans laquelle nous étions tous les deux invités. Quand il est entré dans la pièce, je me suis dit qu’il était beau et vêtu d’une manière extrêmement intéressante ! À ce moment-là, j’avais sorti deux albums un peu rose bonbon, et de son côté il venait de sortir « Space Oddity », qui reste mon morceau préféré de Bowie. Je l’ai toujours trouvé extraordinaire. Nous sommes restés en contact dans les années qui ont suivi, mais rien de notable ne s’est produit. Et puis vers la moitié des années 1970, il m’a appelé pour me demander s’il pouvait utiliser l’un de mes studios pour enregistrer un projet sur lequel il travaillait. Le studio qu’il voulait, Musicland, se trouvait à Berlin et je lui ai répondu que la période était trop chargée pour moi pour que je puisse m’y rendre. Sans compter qu’il était utilisé par toutes sortes de gens – Blondie, Elton John, Led Zeppelin et bien d’autres. Donc je lui ai recommandé d’aller dans un autre studio que j’ai personnellement beaucoup utilisé à la fin des années 1960. C’est ce qu’il a fait, apparemment, et il m’en a dit le plus grand bien des années plus tard lorsque nous nous sommes revus. C’était à Montreux, en Suisse, des années plus tard. Je me rappelle que David est entré dans la pièce, beau et grand comme dans mon souvenir. À l’époque, je travaillais sur un album, plus précisément une bande-originale, pour un film qui s’appelait Cat People. C’était au début des années 1980 et si je me souviens bien, il nous manquait le thème principal. J’ai alors décidé qu’il n’y avait qu’une seule personne capable de le chanter correctement, et cette personne était David. L’atmosphère du film était parfaite pour lui, et j’ai pensé qu’il aimerait beaucoup le morceau – il y avait des arrangements étranges et plein de sons en arrière-plan, le genre d’ajouts sonores dont David raffolait. Nous avons enregistré le morceau très rapidement, ça n’a pris qu’un peu plus d’une heure. La chose amusante dont je me rappelle, c’est que le réalisateur du film Paul Schrader se trouvait à ce moment-là en studio avec nous. Il devait superviser différentes choses ce jour-là et il nous a regardés enregistrer. En deux prises, tout était parfait. Mais le réalisateur a protesté en disant : « Non, non, il faut le refaire ! » Je crois que les cinéastes sont habitués à faire de nombreuses prises sur les tournages, à répéter les choses encore et encore. Mais on était dans un studio d’enregistrement. David s’est montré très poli et lui a répondu : « Si vous souhaitez faire une autre prise, il n’y a pas de problème. Mais Giorgio et moi pensons que c’est déjà absolument parfait. » Après ça, David s’est levé et il est sorti pour fumer une cigarette, quelque chose comme ça. Schrader n’a plus dit un mot. Et vous entendez le résultat. Bien plus tard, chaque fois que David passait à Los Angeles, nous passions du temps ensemble. https://www.youtube.com/watch?v=VpdHMaccjw4 Retrouvez l’intégralité de l’interview de Giorgio Moroder dans Ulyces. ↓