Le marathon hommes des Jeux Olympiques de Rio se déroulera le dimanche 21 août. L’occasion de rappeler les origines de cette épreuve de 42,195 km. Le marathon s’inspire de la légende du coureur grec Phidippidès. En 490 avant JC, les Perses ont été vaincus par les Grecs lors de la bataille de Marathon. Un soldat dénommé Phidippidès a reçu la tâche d’annoncer cette victoire à Athènes. Pas moins de 35 km reliaient alors la Plaine de Marathon à la capitale grecque, par des chemins escarpés en mauvais état. Les chevaux ne pouvaient donc pas passer et il fallait couvrir cette distance… à pied ! Bien qu’il soit armé de courage, cette mission a été fatale pour le jeune homme qui mourut d’épuisement juste après avoir délivré son message… Phidippidès / Crédit : La Cordée Il faut attendre la fin du XIXe siècle et les premiers Jeux Olympiques organisés par Pierre de Coubertin, pour que le projet d’une épreuve de course à pied entre Marathon et Athènes voit le jour. Mais l’épreuve faisait débat : comment pouvait-on envisager une course qui avait toutes les chances de se terminer de façon tragique pour les concurrents ? Pour calmer l’indignation, Michel Bréal, ami de Pierre de Coubertin, a promis une coupe en or au vainqueur. Nous sommes en 1896, en Grèce, et 24 coureurs sont au départ. Jusqu’à cette épreuve, la dernière, la Grèce n’a aucune médaille. L’honneur national est en jeu. L’épreuve du marathon de 1896 / Crédit : runhaven Des hommes d’affaires fortunés ont promis d’offrir au gagnant, s’il est grec, d’importantes sommes d’argent mais aussi les récompenses les plus inattendues comme le fait de se faire raser tous les jours gratuitement jusqu’à la fin de sa vie. Des coureurs lors de la première épreuve de marathon Les coureurs s’élancent. Aucun n’a jamais disputé la distance, fixée alors à 40 km. L’armée grecque a dépêché un détachement de cavalerie qui précède les coureurs, dans le but de les encourager. Bien que cela parte d’une bonne intention, les athlètes reçoivent de la poussière dans les yeux et les poumons, ralentissant leur course. Un à un, ils abandonnent. L’un d’eux aurait même été disqualifié pour avoir fait une partie de la course en charrette. Finalement, après 2h58 minutes et 50 secondes, le vainqueur franchit la ligne d’arrivée. Il s’agit de Spiridon Louys, un jeune berger de 23 ans, mais surtout, un grec. Spiridon Louys / Crédit : Wikipédia Sa victoire fait de lui un héros national. En guise de récompense, Spiridon Louys reçoit une pension mensuelle à vie de 100 drachmes (29 centimes d’euros) et une multitude de cadeaux qu’il refuse, à l’exception d’une charrette et d’un cheval. Son triomphe lui vaudra une expression grecque « courir comme un Louys » et il sera choisi, quarante ans plus tard, comme porte-drapeau de la délégation hellène lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Berlin en 1936. Source : Asad, Cmcf