Un premier cas de cannibalisme a été observé chez les singes capucins à face blanche du Costa Rica. Cet incident a déclenché la première et unique étude jusqu’à présent sur les phénomènes semblables au sein de l’espèce, et ses résultats viennent d’être publiés dans la revue Ecology and Evolution, rapportait LiveScience le 23 novembre.
L’effroyable incident s’est produit en avril 2019 dans le parc national de Santa Rosa au Costa Rica, où les scientifiques étudient les capucins à face blanche depuis plus de 37 ans. Pendant tout ce temps, pas une seule fois un incident de cannibalisme n’avait été enregistré. C’était jusqu’à la mort subite d’un bébé de dix jours, qui a ensuite été dévoré par ses pairs. Selon l’étude, il serait tombé d’un arbre. Après plusieurs minutes, des adultes se sont rapprochés et ont commencé à inspecter le cadavre.
Le premier singe à avoir goûté au cadavre du nourrisson était un jeune mâle qui a commencé par manger ses orteils. La mère du bébé est restée à proximité sans intervenir. Ensuite, une femelle alpha de 23 ans, la grand-mère du petit, s’est elle aussi mise à manger le cadavre. Au bout d’une demi-heure, elle avait consommé toute la partie inférieure du corps. Le reste du cadavre n’a pas été mangé.
Cet incident macabre était un cas inhabituel, car lorsque les capucins se nourrissent d’oiseaux ou de rongeurs, ils commencent par le visage pour faire taire la proie, avant de consommer tout le corps. Les capucins cannibales ont ici commencé par les pieds du nourrisson et n’ont consommé aucune partie de la moitié supérieure du corps. Seuls deux membres du groupe ont participé à la cannibalisation du bébé, tandis que les autres n’ont fait qu’inspecter le cadavre.
Les chercheurs pensent que l’incident a pu être utile à la « grand-mère », qui a donné naissance deux semaines plus tard. Le moment choisi suggère qu’elle a peut-être mangé le cadavre afin d’obtenir des nutriments pour la naissance à venir. Le jeune mâle venait également d’être sevré de sa mère, et cela pourrait constituer un premier acte d’indépendance pour lui. Dexter en sueur.
Quoi qu’il en soit, l’étude est un rare regard sur un comportement peu commun chez les capucins et laisse entrevoir un aspect qu’on ne connaissait pas de ces animaux face à l’adversité.
Source : LiveScience