Crédits : Shutterstock Il n’est pas facile de traire un scorpion. L’arachnide n’est pas forcément d’humeur à se montrer coopératif quand on lui administre de faibles décharges électriques pour qu’il sécrète son précieux venin. L’opération est à la fois périlleuse et met en danger l’animal comme le scientifique qui le manipule du bout des doigts. Sans compter que le résultat est parfois mitigé : quelques gouttes de venin sont un maigre butin pour la recherche médicale. C’est pourquoi des chercheurs de l’université Hassan II de Casablanca ont mis au point un robot capable de traire les bestioles sans causer de dommages ni aux scorpions, ni aux scientifiques. « L’extraction de venin de scorpion est une tâche très difficile qui requiert habituellement le concours de deux expérimentateurs », explique Mouad Mkamel, l’inventeur du VES-4, dans un communiqué. « Il peut être utilisé par une seule personne à distance pour extraire le venin du scorpion en toute sécurité. » Mais pourquoi vouloir extraire du venin de scorpion pour la science ? Pas pour créer des hommes-scorpions surpuissants, mais pour lutter contre le cancer. En effet, une molécule présente dans le venin du rôdeur mortel, Leiurus quinquestriatus de son vrai nom, est l’ingrédient principal du Tumor Paint, un produit révolutionnaire qui donne une teinte fluorescente aux cellules cancéreuses et facilite leur ablation par les chirurgiens. La bête vit notamment dans le Sahara algérien. Mais il y a également le Vaejovis smithi, un scorpion mexicain dont le venin contient un immunosuppresseur utilisé pour soigner les maladies auto-immunes. Le robot VES-4 permet donc d’immobiliser le scorpion sans lui faire de mal, et de récolter son venin en toute sécurité. Des chocs électriques lui sont toujours administrés, mais leur faible intensité ne fait aucun mal au scorpion, ils déclenchent simplement la production de venin. Il s’agit encore d’un prototype, mais il pourrait bien supplanter la fastidieuse méthode manuelle. Source : EurekAlert!