Sous le prétexte de développer une source abondante d’organes transplantables sur des humains, des scientifiques israéliens travaillent sur la création d’hybrides cochons-humains, détaillaient-ils dans Nature le 28 juin.
L’équipe dirigée par le Dr Shahar Cohen, de l’hôpital Beilinson en banlieue de Tel Aviv, a créé un hybride cochon-humain en remplaçant les vaisseaux sanguins d’un porc par des vaisseaux humains, un processus appelé « décellularisation vasculaire ». Dans ce processus, les cellules utilisées pour fabriquer les vaisseaux sanguins provenaient de placentas humains. La couche interne des vaisseaux sanguins du porc a donc été retirée et remplacée par une couche humaine.
En trompant le système immunitaire de cette façon, un organe hybride, dérivé du porc mais doté de vaisseaux sanguins humains a pu être créé. Ce faisant, l’organe du porc est transplantable sans souci sur des humains. « La décellularisation vasculaire » a été réalisée avec succès sur différents organes comme les reins, le foie ou le cœur de rats et de porcs.
Selon le Dr Cohen, la technique est extrêmement prometteuse pour les personnes en attente d’une transplantation d’organe. « Notre objectif est d’éliminer les listes d’attente et de disposer de réserves illimitées d’organes disponibles pour les transplantations. Nous connaissons les étapes à franchir pour atteindre une telle étape. Je pense que nous pouvons réaliser cette vision », affirme le scientifique israélien. Dans cette vision, des porcs seront élevés dans des fermes façon Matrix, où leurs organes seront régulièrement prélevés pour être donnés à des humains.
Naturellement, les hybrides cochons-humains font l’objet de nombreuses critiques. Outre la question éthique, la plus grande inquiétude des opposants à l’hybridation est que les cellules du donneur animal dans l’organe hybride pourraient se détacher de l’organe et migrer dans le cerveau, hybridant de ce fait le cerveau de l’humain – ou vice-versa.
Source : Nature