Les égyptologues débattent en ce moment de ce qui aurait causé la mort de la « momie hurlante », une momie vieille de 3000 ans figée dans une expression d’agonie. La thèse de la crise cardiaque annoncée récemment par des chercheurs égyptiens vient d’être remise en question par des scientifiques, révélait Gizmodo le 21 juillet.
Depuis sa découverte à Louxor en 1881, cette momie à la tête penchée vers l’arrière, la bouche grande ouverte et ses yeux vides fixant l’abîme, fascine les égyptologues. Une analyse récente a conclu que cette ancienne princesse pharaonique devait être morte soudainement d’une crise cardiaque, et que « l’ancien processus d’embaumement égyptien avait préservé la posture de la princesse au moment de la mort ». Mais cette hypothèse est controversée par certains scientifiques.
Tandis que la rigidité cadavérique se dissipe au bout de deux ou trois jours, le processus de momification peut prendre jusqu’à 70 jours. Suivant cette logique, « le corps serait resté malléable pendant des jours et même des semaines après la mort », estime Andrew Nelson, chercheur canadien sur les momies à l’université de l’Ontario occidental. « Il est plus probable que les enveloppes autour de sa mâchoire n’étaient tout simplement pas assez serrées pour maintenir sa bouche fermée », explique-t-il.
Randall Thompson doute lui aussi de la thèse de la crise cardiaque : « Notre groupe a maintenant fait passer des scanners à plus de 300 momies, et il n’est presque jamais possible de déterminer la cause exacte de la mort à partir de ces scanners », avance ce cardiologue américain du St. Luke’s Mid America Heart Institute.
« Les conservateurs de musée et les égyptologues inventent parfois toute une histoire sur une momie à partir de quelques données objectives, et il n’y a personne pour les contredire », s’amuse-t-il. Les chercheurs égyptiens qui ont émis l’hypothèse de la crise cardiaque n’ont pas commenté ces critiques récentes. Mais selon toute probabilité, la momie « hurlante » a juste la bouche ouverte.
Source : Gizmodo