Pour détecter les signes de civilisations intelligentes dans la Voie lactée, les astronomes se basent sur l’analyse de signaux dans l’espace que les technologies extraterrestres seraient susceptibles d’émettre, appelés « technosignatures ». Or entre 2018 et 2019, les chercheurs de l’université de Californie ont détecté 26 631 913 technosignatures, dont certaines à 400 années-lumière de la Terre. Mais elle se sont toutes avérées être générées ici-même, expliquent-ils dans une étude parue dans The Astronomical Journal le 10 novembre.
Jean-Luc Margot, astronome à l’université de Californie à Los Angeles, a effectué entre 2018 et 2019 des recherches de technosignatures à l’aide du Green Bank Telescope, un puissant radiotélescope situé en Virginie. Sur 31 étoiles observées semblables au Soleil, 26 631 913 potentielles technosignatures ont été détectées. Mais une analyse plus approfondie des données a révélé qu’elles provenaient toutes de la Terre.
Bien qu’aucun signal extraterrestre n’ait donc encore été découvert, les scientifiques ont fait un pas en avant significatif dans l’identification des interférences radioélectriques terrestres. Elles viennent principalement des technologies de navigation, des technologies des satellites, des téléphones portables, des fours à micro-ondes, des avions, des communications… Et certaines sont détectables jusqu’à 400 années-lumière d’ici, comme les signaux en provenance du radiotélescope d’Arecibo.
« Ces interférences radioélectriques pourraient potentiellement obscurcir un signal extraterrestre », a déclaré Margot. « Elles rendent notre travail plus difficile car nous détectons des dizaines de millions de signaux par heure de temps de télescope, et nous devons déterminer chaque signal : est-il terrestre ou extraterrestre ? » Cela a quand même permis aux chercheurs d’apporter plusieurs améliorations à leur traitement des données, en affinant la sensibilité et le taux de détection des signaux, ainsi que le filtre utilisé pour classer automatiquement les interférences radioélectriques et ainsi les catégoriser automatiquement comme des technosignatures extraterrestres.
Les signaux terrestres sont tellement importants que certaines mesures ne peuvent même plus être effectuées depuis la Terre ; c’est pourquoi les scientifiques travaillent sur un radiotélescope qui puisse être installé sur la face cachée de la Lune. La Lune agissant comme un tampon naturel contre les interférences radio anthropiques. La possibilité (certes faible mais pas nulle) de détecter un signal extraterrestre pourrait selon Jean-Luc Margot répondre à la question qui nous occupe tous : « Sommes-nous seuls ? »
Source : The Astronomical Journal