Depuis samedi 7 mars, des émeutes ont éclaté dans 27 prisons italiennes. Douze prisonniers sont morts et au moins 50 autres se sont échappés, selon le décompte d’Euronews mardi 10 mars.
Par peur du coronavirus (Covid-19), des détenus pillent les armoires à pharmacie, agressent et prennent en otage les gardiens, mettent le feu et tentent de s’enfuir. La quarantaine décrétée dans tout le pays lundi soir et l’interdiction des visites ont mis le feu aux poudres.
Parties de la ville de Salerne, les mutineries ont très vite gagné d’autres centres de rétention. À Palerme, en Sicile, des détenus ont escaladé les murs de la prison pour grimper sur le toit. Ils sont une cinquantaine à avoir réussi à forcer les portes du pénitencier de Foggia.
La prison Santa Ana de Modène, où des incendies et des prises d’otages ont été perpétrés, déplore neuf décès. Trois détenus sont morts dans leur cellule à Rieti, au nord de Rome, après avoir fait une overdose de méthadone. Des surveillants ont été pris en otages à Melfi et à Bologne.
Devant la flambée de violence, le porte-parole du syndicat des gardiens de prison, Aldo Di Giacomo, a demandé le recours à l’armée pour maintenir les détenus dans leur cellule. « Si les gens à l’extérieur ont peur [du coronavirus], imaginez ce que c’est qu’à l’intérieur », a déclaré Susanna Marietti, défenseuse des droits des prisonniers.
L’Italie fait face à une surpopulation carcérale chronique. Il y a près de 10 000 personnes en trop dans ses prisons.
Source : Euronews