Plus d’une vingtaine de rapports internes d’Amazon obtenus par Vice révèlent que la multinationale fait appel à des détectives privés pour espionner ses employés, les activités syndicales et tous les mouvements sociaux susceptibles de freiner ses activités, sur Facebook et Instagram, révélait Vice le 23 novembre.
Ces documents, qui appartenaient au Centre des opérations de sécurité d’Amazon, ont fuité pour aujourd’hui être révélés au monde entier. On apprend ainsi qu’Amazon engage des détectives de la Pinkerton (Oui, oui, la même agence de détectives privés que dans Red Dead Redemption 2), une agence de détectives privés très ancienne aujourd’hui connue pour ses activités antisyndicales, afin de recueillir des informations sur les ouvriers d’Amazon, et de surveiller les activités syndicales ou militantes à l’encontre de l’entreprise de Jeff Bezos.
Ces rapports internes d’Amazon révèlent dans les moindres détails le contrôle obsessionnel de l’entreprise sur les mouvements sociaux et environnementaux en Europe, en particulier pendant la « haute saison » d’Amazon entre le Black Friday et Noël. Les rapports ont été rédigés en 2019 par des analystes du renseignement d’Amazon qui travaillent au sein du Global Security Operations Center, la division de sécurité de la société chargée de protéger les employés, fournisseurs et biens d’Amazon dans ses entrepôts du monde entier.
Les équipes internationales chargées de la sécurité d’Amazon reçoivent ainsi des mises à jour sur les activités des syndicats dans les entrepôts, qui comprennent la date, l’heure et le lieu exacts des manifestations, la source qui a signalé l’action, ainsi qu’une description de ce qu’il s’est passé, précisant s’il s’agit de grève ou simplement de distribution de tracts, par exemple.
Lisa Levandowski, une porte-parole d’Amazon, a confirmé auprès de Vice que l’entreprise avait engagé l’agence de détectives Pinkerton. « Nous avons des partenariats d’affaires avec des entreprises spécialisées pour de nombreuses raisons différentes. Dans le cas de Pinkerton, il s’agit de sécuriser les envois de grande valeur en transit », a-t-elle déclaré. « Nous n’utilisons pas nos partenaires pour recueillir des renseignements sur les employés des entrepôts. Toutes les activités que nous entreprenons sont pleinement conformes aux lois locales et sont menées en toute transparence et avec le soutien des autorités locales. »
L’histoire ne s’arrêtera probablement pas là.
Source : Vice