En janvier dernier, les architectes du One World Trade Center et les chercheurs d’un petit laboratoire du Tennessee ont présenté pour la première fois le résultat de cinq années de travail : une curieuse structure habitable blanche et le véhicule non moins curieux qui l’accompagne, un 4×4 au design surprenant. Le double-prototype est appelé AMIE 1.0, pour Additive Manufacturing Integrated Energy Structure, ou Structure d’énergie intégrée par fabrication additive. Derrière ce nom complexe se cache l’une des plus grandes structures en fibre de carbone jamais imprimées en 3D, qui partage en outre son énergie avec le véhicule – lui aussi imprimé en 3D. Car si l’impression 3D est un aspect remarquable du projet, l’ « énergie intégrée » ne l’est pas moins. Depuis le départ, les scientifiques d’Oak Ridge Johney Green et Roderick Jackson voyaient AMIE comme un moyen de repenser la façon dont nous produisons, stockons et consommons de l’énergie. Leur idée était de connecter deux des plus gros gouffres à énergie des gens au quotidien – leur maison et leur voiture – avec un système d’énergie intégrée. L’habitat est ainsi capable de produire de l’énergie grâce à des panneaux solaires placés sur son toit, et lorsque ses appareils ménagers ne sont pas utilisés (il contient de base un réfrigérateur, des robinets et des plaques à induction), l’énergie est stockée dans sa batterie intégrée. Le véhicule contient une batterie lui aussi, ainsi qu’un générateur alimenté à l’essence. Le 4×4 et l’habitat sont connectés par une plaque de charge inductive qui est activée lorsque la voiture se gare dessus. Lorsque c’est nécessaire, la batterie et le générateur du véhicule peuvent alimenter le bâtiment en énergie, et vice-versa. Et si les deux sont déchargés par un jour nuageux, la maison peut tirer parti du réseau électrique. Pour Jackson, AMIE fonctionne comme un organisme vivant. « Si l’habitat en a besoin, il utilise l’énergie du soleil pour s’alimenter. Quand ce n’est pas le cas, ou si des nuages menacent d’apparaître dans les prochaines heures, il peut stocker l’énergie, soit dans la batterie, soit dans le véhicule », explique-t-il. Les chercheurs planchent déjà sur AMIE 2.0, en visant cette fois à bâtir une structure pour les besoins d’une communauté urbaine toute entière. Source : Oak Ridge National Laboratory On peut aussi imprimer des pizzas en 3D. ↓