Crédits : Ugo Amez / SIPA L’ADN, nouveau terrain de recherche favori des scientifiques. Lors de la conférence USENIX dédiée à la sécurité informatique, une équipe de chercheurs de l’université de Washington à Seattle a présenté ce jeudi 10 août sa dernière trouvaille. Elle a démontré pour la première fois qu’il est possible d’encoder un logiciel malveillant dans un brin physique d’ADN. Une inquiétante prouesse qu’elle explique dans un article disponible sur le site de l’université. Lors du séquençage de l’ADN, l’ordinateur joue un rôle primordial. Il permet aux scientifiques d’analyser et de stocker les quelques milliards de données récoltées à partir d’un simple échantillon d’ADN. C’est en comprenant cette nouvelle interaction entre les systèmes biologiques et électroniques que les chercheurs de l’université de Washington ont eu l’idée d’évaluer les risques d’un tel procédé. S’il est désormais possible de stocker des données sur de l’ADN, il est également possible d’y implanter un logiciel malveillant, autrement dit un malware. C’est précisément ce qu’ont fait les chercheurs, avant de demander à un ordinateur de lire le brin d’ADN infecté. Ils ont ainsi pu en prendre le contrôle et accéder à des données privées. Ils nuancent toutefois leur démonstration, admettant avoir désactivé au préalable les fonctions de sécurité de la machine et ajouté manuellement une vulnérabilité au programme de lecture utilisé. Une petite aide rassurante sans laquelle le piratage n’aurait sans doute pas été possible. Cependant, la méthode peut évoluer. Bien conscients que cette découverte pourrait fortement inspirer les hackers, les chercheurs expliquent qu’ils ont voulu démontrer publiquement tous les dangers de la pratique pour alerter les acteurs de la cybersécurité quant aux nouveaux risques encourus. Il n’est pas exclu que, dans un futur proches, des personnes mal intentionnées utilisent des échantillons corrompus de sang ou de salive pour accéder à nos informations personnelles. Et malheureusement, il ne s’agit pas du scénario du prochain épisode de Black Mirror, mais bien de la réalité. Source : Université de Washington