L’épidémie de nouveau coronavirus (COVID-19) entraîne petit à petit la peur de voyager et beaucoup de gens remettent maintenant en question leurs séjours à l’étranger, suivant les restrictions recommandées par les gouvernements. Conséquence de ces précautions nécessaires : de nombreux « avions fantômes » volent en ce moment au-dessus de nos têtes, car la désertion soudaine ne les empêche pas de voler, comme le rapportait le Times vendredi 6 mars.
Les compagnies aériennes, en manque de passagers, gaspillent ainsi des milliers de litres de kérosène pour faire voler ces avions vides à travers toute l’Europe, certains modèles pouvant consommer 15 litres de carburant tous les deux kilomètres. En effet, si les compagnies n’utilisent pas 80 % de leurs places attribuées dans certains aéroports européens, elles risquent de perdre leurs droits au profit de compétiteurs. Elles doivent prouver que la demande justifie de leur attribuer des places, ou se résoudre à les perdre.
Les compagnies sont donc face à un dilemme cornélien : polluer inutilement l’espace aérien ou risquer de perdre des parts de marché. Et comme souvent quand s’affrontent la responsabilité environnemental et le capital, c’est le second qui l’emporte. En effet, le coût estimé de ces avions fantômes s’ajoute à la perte de 100 milliards d’euros déjà constatée par l’industrie aérienne selon l’Association internationale des transports aériens.
La semaine dernière, le secrétaire d’État britannique aux transports, Grant Shapps, a demandé à ce que cette règle de quotas soit modifiée pour circonstances exceptionnelles afin d’éviter davantage de conséquences environnementales et économiques.
Sources : The Times/CNN