Avec une précision sans précédent, des astronomes canadiens ont détecté des nuages sur une  géante gazeuse située à quelque 520 années-lumière de la Terre, en combinant les données de plusieurs télescopes, indiquait EuroPlanet Society le 23 septembre dernier.

L’exoplanète en question, WASP-127b, a été découverte en 2016. Elle fait 1,3 fois la taille de Jupiter, mais sa masse est inférieure. D’après les observations des scientifiques, WASP-127b est dotée d’une atmosphère plutôt mince, ce qui est parfait pour tenter d’analyser son contenu à partir de la lumière qui la traverse, projetée par son étoile hôte. Afin d’observer l’atmosphère de WASP-127b à différentes altitudes, une équipe de scientifiques dirigée par l’astronome Romain Allart de l’Université de Montréal au Canada a combiné les données infrarouges du télescope spatial Hubble et les données optiques de l’instrument ESPRESSO du Very Large Telescope au sol. Résultat, ils ont conclu à la présence de nuages bas sur cette fascinante planète.

« Tout d’abord, comme cela a été constaté auparavant dans ce type de planète, nous avons détecté la présence de sodium, mais à une altitude beaucoup plus basse que ce à quoi nous nous attendions », a déclaré Allart. « Deuxièmement, il y avait de forts signaux de vapeur d’eau dans l’infrarouge, mais aucun dans les longueurs d’onde visibles. Cela implique que la vapeur d’eau à des niveaux inférieurs est filtrée par des nuages qui sont opaques aux longueurs d’onde visibles mais transparents dans l’infrarouge. »

Allart et son équipe ont utilisé des données d’absorption à haute résolution pour déduire la présence d’une couche nuageuse étonnamment basse, avec une pression atmosphérique comprise entre 0,3 et 0,5 millibars. Cependant, les astronomes ne connaissent pas encore la composition exacte de ces nuages. Tout juste peuvent-ils affirmer qu’ils ne sont pas composés de gouttelettes d’eau comme sur Terre. Ils ont déclaré que les études futures permettront de mieux comprendre non seulement la structure atmosphérique de WASP-127b, mais aussi la planète dans son ensemble, qui s’avère être un endroit fascinant.

Source : EuroPlanet Society