L’archéologue et anthropologue Donald Blakeslee. Crédit : Travis Heying, The Wichita Eagle. Etzanoa a longtemps été considérée comme une sorte d’Atlantide des Amérindiens. Incapables de la situer sur une carte, les historiens ont douté pendant 400 ans qu’elle ait jamais existé. Même les plus convaincus pensaient que les documents l’évoquant exagéraient sa taille. Mais l’anthropologue Donald Blakeslee est persuadé de l’avoir enfin retrouvée au Kansas. Ses 20 000 habitants en auraient fait la seconde plus grande localité du territoire sur lequel s’étendent aujourd’hui les États-Unis. À la confluence des rivières Walnut et Arkansas, Blakeslee a récolté divers éléments tendant à prouver qu’une ville massive s’étendait sur plusieurs milliers d’hectares de falaises et de plaines. Toutefois, il a fallu la découverte d’une petite boule de canon en fer par un lycéen de la région, Adam Ziegler, pour que sa conviction soit faite. « Nous avons toujours su que des Indiens vivaient dans la région car nous avions retrouvé énormément d’artefacts », explique Jay Warren, un membre du conseil municipal d’Arkansas City au journal local. « Mais nous n’imaginions pas que c’était si grand avant que le docteur Blakeslee ne vienne nous voir. » À l’orée du XVIIe siècle, Etzanoa était habitée par le peuple Wichita. Apprenant l’arrivée des Espagnols du gouverneur de la colonie du Nouveau-Mexique, Juan de Onate, ses guerriers sont allés à leur rencontre pour jeter de la poussière dans les airs, signe qu’ils étaient prêts à se battre. Pourtant, quand les conquistadors ont atteint la ville, elle avait été évacuée par le nord. Sur quoi, ils ont décidé de repartir vers le sud, où ils sont tombés nez à nez avec un peuple ennemi des Wichita. Seuls dix des 70 Espagnols n’ont pas été blessés pendant la bataille. De leur côté, les Wichita ont été peu à peu anéantis par des épidémies et d’autres guerres. Il ne sont aujourd’hui plus que 3 000 représentants de leur peuple et vivent à Anadarko, dans l’Oklahoma. Source : The Kansas City Star