L’alcool entraîne visiblement une réduction de la taille du cerveau, même lorsqu’il est consommé avec modération. C’est ce qu’indique une équipe de chercheurs des universités de Pennsylvanie et du Wisconsin-Madison, dans une étude publiée dans la revue Nature Communications et relayée par CNN le 4 mars.
La consommation d’alcool, dangereuse pour la santé à forte dose uniquement ? Pas forcément, si l’on en croit les travaux d’une équipe de chercheurs américains. À partir d’un échantillon de plus de 36 000 IRM cérébrales de Britanniques d’âge moyen, ils ont mis en évidence des « associations négatives » entre la fréquence de la consommation d’alcool et la taille du cerveau. Pire encore, une diminution de la taille du cerveau est observable chez les personnes dès lors qu’ils consomment un ou deux verres par jour, qui « s’accentue à mesure que la consommation d’alcool augmente ». L’alcool serait donc intrinsèquement dangereux pour le cerveau, quand bien même il serait consommé avec modération.
« Ces résultats contrastent avec les directives scientifiques et gouvernementales sur les limites de consommation d’alcool sans danger », a déclaré Henry Kranzler, directeur du Centre d’études des addictions de l’université de Pennsylvanie et coauteur de l’étude. « Bien que l’Institut national sur l’abus d’alcool et l’alcoolisme recommande aux femmes de ne pas consommer plus d’un verre par jour, les limites recommandées pour les hommes sont deux fois plus élevées ». C’est selon lui une erreur, puisque cette recommandation dépasse déjà « le niveau de consommation associé dans l’étude à une diminution du volume du cerveau ».
Si les chercheurs ne sont pas encore en mesure d’établir un lien de causalité entre la consommation d’alcool et la taille du cerveau, ils alertent néanmoins sur les conséquences considérables sur le cerveau dont l’alcool pourrait être à l’origine. Loin de vouloir l’éliminer complètement de notre vie, l’étude entend surtout rappeler qu’une quantité d’alcool socialement admise n’en demeure pas moins déjà excessive. Il s’agirait donc de replacer le curseur sur une quantité encore inférieure à celle recommandée par certains instituts sanitaires : « Éliminer le dernier verre de la soirée peut déjà avoir un effet important sur le vieillissement du cerveau », concluent-ils.
Source : CNN Health