Les nuisibles et autres mauvaises herbes réveillent nos instincts les plus obscurs car, même avec les pires insecticides, il n’est pas toujours facile d’en venir à bout. Mais une solution de dernier recours existe : engager des insectes tueurs. En effet, les programmes de lutte biologique ont de plus en plus de succès dans le monde scientifique. Leur but ? Introduire une espèce d’insecte pour venir à bout des nuisibles sans déséquilibrer l’écosystème. Une larve de coccinelle se nourrissant de cochenille, considéré comme nuisible. Le Crapaud buffle a été employé dans la lutte contre certains coléoptères qui menaçaient les plants de canne à sucre. Engager un insecte pour ce boulot est tout à fait légal. Il s’agit d’abord de ne pas introduire n’importe quelle espèce. L’animal doit être propre, dévastateur, et n’avoir qu’une idée en tête : éradiquer le nuisible visé. Cette méthode a abouti dans le passé à des échecs notoires, comme l’introduction du crapaud buffle pour lutter contre les nuisibles de la canne à sucre en Australie en 1935. Depuis, cette espèce a proliféré atteignant 200 millions d’individus en 2009, sans avoir pour autant vaincu les coléoptères visés par son introduction. Mais d’autres succès ont incité les scientifiques à continuer, avec prudence, dans cette voie. C’est le cas du Rodolia cardinalis, efficace et toujours employé dans la lutte contre les pucerons. La Rodolia cardinalis se nourrit des larves des pucerons contre lesquels elle lutte. De nos jours l’utilisation d’insectes contre les nuisibles est mieux régulée et contrôlée. L’introduction d’une espèce peut prendre plusieurs années, le temps d’évaluer tous les risques. Il faut d’abord que l’insecte envisagé passe en quarantaine, une précaution indispensable au passage d’une espèce d’un pays à l’autre, et qui doit répondre à de nombreuses interrogations. Quel insecte est efficace face à cette plante ? Quelle partie de la plante sera attaquée ? Les dommages sont-ils seulement esthétiques, ou potentiellement mortels pour la plante ? L’insecte restera-t-il concentré sur la plante en question ? En visera-t-il une autre ? S’occupera-t-il d’une espèce en danger présente dans la même zone ? Certaines plantes aquatiques comme la Mâcre nageante ont envahis les plans d’eaux et rivières pollués. Les scientifiques testent les insectes et leur réaction au contact de certaines plantes présentes dans la zone. Si les insectes passent tous les tests avec succès, ils sont lâchés avec un permis délivré par les autorités locales. Cela peut prendre des décennies avant que les insectes tueurs viennent à bout de leur objectif, mais un tiers de ces tests de prévention réussissent. La Chrysolina quadrigemina en plein travail de sape d’une plante envahissante. Crédit: Wikipédia Ce travail offre parfois une reconnaissance inespérée à une espère méconnue : en 1968 des scientifiques ont érigé une statue en l’honneur de la Chrysolina quadrigemina dans une petite localité de Californie où elles avaient permis de stopper la propagation de mauvaises herbes. Coupure de journal local annonçant l’inauguration d’un monument à la gloire d’insectes tueurs de nuisibles. Crédit: Popular mechanics Source : Wikipedia Cette méduse détiendrait le secret de la vie éternelle. ↓