Quelques heures après sa tentative de suicide, Chelsea Manning a appris qu’elle allait être relâchée. Détenue depuis mai, la lanceuse d’alerte refusait de témoigner contre Edward Snowden, le fondateur de WikiLeaks à qui elle aurait fourni des informations confidentielles pendant son passage sous les drapeaux. Un juge de Virginie estime maintenant que « sa comparution n’est plus nécessaire », relayait le Guardian jeudi soir.
Entre 2009 et 2010, un responsable du renseignement américain en Irak a transmis des informations sensibles à WikiLeaks pour documenter les bavures de l’US Army. Il s’appelait Bradley Manning et allait bientôt être condamné à 35 ans de prison. Après avoir changé de genre et de prénom, Manning a été gracié par Barack Obama en janvier 2017. Mais à partir de mars 2018, elle a de nouveau été mise en cellule car elle refusait de témoigner contre WikiLeaks.
Mercredi, les avocats de Chelsea Manning ont annoncé qu’elle avait tenté de mettre fin à ses jours à la prison d’Alexandria, en Virginie. Aujourd’hui, « le tribunal juge que la comparution de madame Manning devant le grand jury n’est plus nécessaire, étant donné que sa détention n’a plus de but coercitif », écrit Anthony J. Trenga. Ce juge de Virginie refuse en revanche de passer l’éponge sur les 256 000 dollars d’amendes imposés à la lanceuse d’alerte pour son refus de témoigner.
Dans un communiqué, les avocats de Manning affirment que leur cliente « a déjà indiqué qu’elle ne trahirait pas ses principes, même au risque d’être gravement affectée. Ses actes démontrent aujourd’hui la force de ses convictions ainsi que la douleur profonde dont elle continue à souffrir du fait de son emprisonnement. »
Source : The Guardian