Payer 70 euros pour un mouchoir dans lequel un inconnu a éternué ? Ça existe, puisque cette start-up de Los Angeles affirme avoir déjà vendu près d’un millier de mouchoirs « remplis d’éternuements » à des personnes désireuses de contracter un rhume, rapportait le Time Magazine le 18 janvier. VaevTissue se présente comme une « marque de bien-être ». D’après le site web de la start-up, les personnes qui achètent ses mouchoirs sont « des gens ouverts d’esprit » qui apprécient le luxe de pouvoir tomber malades « à leur guise ».
Le fondateur de Vaev, Oliver Niessen, 34 ans, affirme que ces mouchoirs doivent être considérés comme une alternative à la médecine conventionnelle. « Ils vous permettent de contracter délibérément un rhume quand vous le souhaitez, afin de réduire le risque de contracter le même rhume plus tard. Nous personnalisons tout dans nos vies. Tout est selon notre désir. Pourquoi ne pas aborder la maladie de cette façon aussi ? » a-t-il déclaré.
« Supposons que vous vous apprêtez à partir en vacances et que vous voulez minimiser les risques d’attraper un rhume. Vous utilisez un mouchoir de Vaev contaminé par des éternuements et vous tomberez malade maintenant plutôt que pendant vos vacances », illustre Niessen. Bah ouais, logique.
Comment les tissus de Vaev sont-ils contaminés ? Niessen affirme que son entreprise peut compter sur une dizaine d’ « éternueurs » différents, dont certains ont été recrutés en ligne. Ils éternuent dans un lot de mouchoirs propres et les renvoient à la société, qui les emballe ensuite dans des boîtes de Pétri scellées et les envoie aux clients. Quand les dix éternueurs retrouvent leur bonne santé, la production peut être stoppée.
Pour les scientifiques interrogés par le Time, bien que ces mouchoirs puissent techniquement vous immuniser contre la même souche de virus du rhume que celle avec laquelle vous vous êtes volontairement contaminé, il existe des centaines d’autres souches que vous êtes susceptible contracter. « Il y a plus de 200 types de rhinovirus, vous allez donc devoir vous mettre environ 200 mouchoirs dans le nez pour en obtenir un différent à chaque fois », explique Charles Gerba, professeur de microbiologie et de sciences de l’environnement à l’Université de l’Arizona.
« Se faire inoculer l’un ne vous protège pas contre tous les autres, c’est pourquoi nous n’avons jamais développé de vaccin contre le rhume. Comment fabrique-t-on un vaccin contre 200 virus différents ? » Sur le site web de la start-up, les mouchoirs sont actuellement en rupture de stock, mais Niessen espère reconstituer ses stocks dans les semaines à venir.
Source : Time Magazine